Au Japon, une femme obligée de s'excuser d'être tombée enceinte
Une employée d'une crèche privée japonaise a été réprimandée par son patron parce qu'elle a « égoïstement enfreint les règles ». Sa faute ? Etre tombée enceinte en dehors du calendrier de grossesse installé par l'entreprise.
En effet, la crèche a installé un système ou chacun doit attendre son tour pour se marier ou tomber enceinte. La jeune femme n'a pas respecté ce système de rotation en tombant enceinte en dehors du calendrier.
A la suite de l'annonce de sa grossesse, la jeune femme dont l'identité n'a pas été révélée, et son mari, ont été convoqué par le directeur de la crèche. Ils se sont excusés pour cette grossesse non planifié. Ce qui n'a cependant pas empêché le directeur de « réprimander » la jeune femme sur son lieu de travail en plus.
Une lettre pour dénoncer ces pratiques
Le mari de la jeune a finalement décidé de publiée une lettre ouverte publiée dans le Mainich Schimbum, l'un des principaux journaux japonais afin de dénoncer ces pratiques, courantes au Japon.
Il y parle de l'anxiété de sa femme, au moment où elle a appris sa grossesse. Il raconte également comment « le directeur de la crèche a déterminé l'ordre dans lequel ses employées pourraient se marier ou tomber enceinte, et selon une règle tacite, il fallait attendre et ne pas prendre la place d'une employée plus haut placée dans la hiérarchie ».
Le futur papa conclue sa lettre ouverte en parlant du Japon comme un pays rétrograde.
Une vague de témoignages et de soutien
L'histoire de jeune couple a provoqué une vague de soutien au Japon. Plusieurs femmes ont raconté des histoires similaires, prouvant que ce qui est arrivé au jeune couple est loin d'être une histoire isolée.
De nombreuses femmes sont victimes de harcèlement dès qu'elles sont enceintes, ce phénomène est appelé Matahara au Japon. Une étude de 2015 montrait que 50% des salariées japonaises souffrent de ce Matahara. Par ailleurs, 20% d'entre elles ont été licenciées une fois enceintes.
Le Japon possède un taux de natalité relativement bas. On comprend pourquoi.