La césarienne de A à Z
LA CÉSARIENNE : QU'EST-CE QUE C'EST ?
C'est un acte qui existe depuis l'antiquité et qui dit-on, tire son nom de Jules César. La technique a été modernisée à partir de 1850 et présente aujourd'hui des risques minimes pour la maman et le bébé.
Près de 20% des naissances en France sont concernées par cette méthode. La césarienne est une opération chirurgicale qui consiste à extraire le bébé par voie abdominale. L'on y a recours lorsque l'accouchement par voie basse n'est pas possible ou présente des dangers pour la santé de l'enfant et celle de la future maman.
Elle est soit programmée durant la grossesse lorsqu'il y a des contre-indications ou soit décidée en urgence quand une intervention rapide est nécessaire pour faire sortir l'enfant.
Quand il s'agit d'une programmation, la date de délivrance de l'enfant est fixée 12 à 15 jours avant le terme de la grossesse. L'acte se pratique par un médecin-obstétricien sous anesthésie (locale ou générale) au sein d'un bloc opératoire.
Il n'est pas conseillé à une femme de subir plus de 3 fois cette opération, car l'acte chirurgical fragilise l'utérus.
DANS QUELS CAS A-T-ON RECOURS À CETTE PRATIQUE ?
Comme nous l'avions indiqué ci-dessus, l'opération peut être programmée durant la grossesse (prophylactique) pour diverses raisons.
Dans de rares circonstances, elle est planifiée « par convenance » selon la demande de la future maman.
Dans d'autres cas, elle est imprévue et se réalise pendant le travail lorsqu'il y a une urgence d'évacuation du nouveau-né pour préserver sa vie et celle de sa mère.
Voici les nombreuses raisons qui peuvent amener le corps médical à pratiquer ce type d'opération chirurgicale :
- Une mauvaise présentation du nouveau-né (position en siège ou par l'épaule).
- En cas d'échec du déclenchement des contractions
- Un retard de croissance intra-utérin (RCIU)
- Lorsque le col de l'utérus stagne à se dilater
- En cas de localisation anormale du placenta (placenta prævia de stade II ou IV)
- Une souffrance fœtale (irrégularité du rythme cardiaque du bébé sur le monitoring)
- Lors de l'infection de la mère par certains virus
- Lorsque la génitrice présente une affection cardiaque ou une hypertension artérielle sévère
- Si le bébé est trop gros (poids supérieur à 4,5 kg)
- Lors de la détection d'une rupture utérine.
- En cas de décollement prématuré du placenta normalement inséré (DPPNI).
COMMENT SE DÉROULE L'OPÉRATION ?
La maman est suffisamment préparée psychologiquement pour que le procédé se déroule bien. Une fois allongée, les poils pubiens sont rasés puis badigeonnés de bétadine.
Un drap est placé verticalement sur son ventre afin de faire écran pour éviter qu'elle ne soit traumatisée à la vue du sang. L'opération se pratique sous anesthésie et/ou sous péridurale pour endormir le bas du corps. Cela permet à la femme en maternité de prendre part à certaines étapes de l'accouchement sans toutefois ressentir les douleurs.
Lorsque la mère ne bénéficie pas d'une péridurale, le produit anesthésiant est directement injecté dans le liquide qui enveloppe la moelle épinière : c'est une rachianesthésie.
L'intervention chirurgicale consiste à effectuer une incision horizontale juste au-dessus du pubis jusque dans l'utérus. La paroi abdominale est alors écartée afin de faciliter l'extraction du bébé.
Ensuite, vient la phase de réparation au cours de laquelle le médecin recoud la plaie afin de favoriser sa cicatrisation.
Généralement, un pansement est effectué sur la blessure pendant deux jours puis retiré par les sages-femmes. L'opération dure en moyenne 30 minutes. Si les médecins le permettent, le conjoint peut également assister à la naissance de son enfant.
EXISTE-T-IL DES TROUBLES POST-OPÉRATOIRES ?
Grâce aux progrès médicaux, les risques maternels et fœtaux sont aujourd'hui presque inexistants. Néanmoins, la césarienne nécessite une période d'hospitalisation et d'observation plus longue que la naissance par voie basse.
Le saignement est plus abondant que lors d'un accouchement par voie naturelle et les douleurs plus intenses. Des troubles de la circulation veineuse peuvent aussi apparaître suite à l'opération.
Ils sont dus à une augmentation accrue de la coagulation sanguine en raison de la position couchée. Il est possible de les éviter en bougeant les jambes pendant les premières 24h. Le médecin peut également prescrire un traitement anticoagulant à injecter au niveau de la cuisse ou du ventre pendant l'hospitalisation.
Par ailleurs, on observe dans certains cas une infection de la cicatrice qui peut être due au non-respect des recommandations du chirurgien. Cette situation se produit souvent lorsque la patiente effectue trop de mouvements ou suscite exagérément la zone pelvienne. Lorsque tout se passe bien, la plaie cicatrise à l'air libre et les points de suture peuvent être enlevés au bout de 8-10 jours.
CONSEILS SUR CE QUE VOUS DEVEZ FAIRE APRÈS L'ACTE CHIRURGICAL
Après les premières 24h, il est recommandé de faire de la marche lente pour éviter les cas de phlébite (caillot de sang dans les veines). Vous pouvez vous faire aider d'un kinésithérapeute présent sur le lieu d'hospitalisation.
Vous devriez pouvoir rentrer chez vous au bout de 4 à 7 jours suivant l'observation médicale. Arrivée à votre domicile, vous devez veiller à ce que vos activités quotidiennes se limitent aux soins à prodiguer au nouveau-né. Dans la mesure du possible, il est conseillé de vous faire assister par une ménagère pour les tâches difficiles de la maison.
MA CICATRICE SERA-T-ELLE VISIBLE ?
La cicatrice reste visible pendant quelques semaines post-opératoires. Elle s'estompera peu à peu avec le temps et s'uniformisera avec la couleur de votre chair. Au bout d'un an, la majorité des femmes peuvent à nouveau porter des bikinis sans crainte de laisser entrevoir leur cicatrice.
Grâce aux nouvelles techniques médicales, la césarienne est un acte opératoire qui ne doit plus susciter des craintes chez les patientes en état de maternité. Pour une bonne préparation psychologique, l'équipe médicale doit rassurer la parturiente et l'aider à surmonter ses peurs en cas d'éventuelles complications. L'anesthésie loco-régionale doit être toujours privilégiée, car elle garantit un taux de mortalité beaucoup plus faible et un meilleur contrôle des douleurs post-opératoires.