Actualité : un nouveau-né mort, du déni de grossesse à l'infanticide
A 21 ans, cette étudiante du nord de la France a accouché toute seule chez ses parents dans la nuit ce samedi 4 novembre. En entendant son père arriver, elle a jeté le bébé par la fenêtre. Elle a expliqué aux enquêteurs qui l'ont interrogé que le bébé serait mort-né. Les premières indications médico-légales ne semblent pourtant pas aller dans son sens.
C'est un passant qui a découvert le corps du nouveau-né, qui n'a pu être réanimé, malgré l'arrivée des secours.
Un déni de grossesse
La mère de l'enfant est étudiante en droit à Lille et vivait chez ses parents. D'abord hospitalisée, en état de choc, la jeune femme a été a été placée en garde à vue, dès sa sortie de l'hôpital, pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans".
Les parents de la jeune fille ont également été placés en garde à vue et sont interrogés.
Le déni de grossesse est une pathologie qui touche entre 800 et 2000 femmes par an en France. Le déni de grossesse est un phénomène qui mène une femme à nier sa grossesse, parfois jusqu'à l'accouchement. Souvent, les femmes qui font un déni de grossesse n'ont aucun symptôme : elles ont toujours leurs règles, ne prennent pas de poids...Le docteur Catherine Solano explique à RFI qu'« on dit parfois que ces femmes vivent une grossesse physique, mais qu'elles ne vivent pas de grossesse psychique ».
L'infanticide
Il n'y a pas de lien entre infanticide et déni de grossesse, moins de 1% des dénis de grossesse vont jusqu'à l'infanticide. Selon, Gaëlle Guernalec-Levy, auteure de "Je ne suis pas enceinte : Enquête sur le déni de grossesse », interviewée par Marie-Claire, lorsqu'une femme victime d'un déni de grossesse va jusqu'à l'infanticide « les experts sont en général d'accord : il n'y a pas d'intentionnalité, pas de préméditation dans le fait de tuer l'enfant ».
L'infanticide en temps qu'infraction a disparu du code pénal depuis 1994, il n'existe donc plus de statut propre au nouveau-né. Les femmes reconnues coupable d'infanticide sont accusées de « meurtre sur mineur de moins de 15 ans » et risquent donc la perpétuité.