Un couple homosexuel doit rendre le bébé qu'ils ont adopté à la mère biologique
Manish et Mickaël, en couple, sont inscrits dans une agence d'adoption en Belgique. En avril 2016, ils apprennent qu'ils ont été retenus pour adopter un petit garçon. La mère biologique ne s'oppose pas à l'adoption de son bébé par un couple homosexuel. Le petit garçon baptisé Manaël est donc âgé de quelques jours seulement quand il arrive chez eux.
Les démarches officielles de l'adoption se passent bien. La mère biologique, trois mois plus tard, continue d'accepter l'adoption, devant notaire d'abord puis demande à l'agence d'adoption de continuer la procédure sans elle. En effet, en Belgique, comme en France, l'adoption n'est définitive que lorsqu'elle est confirmée par le tribunal.
A ce moment-là, les papas de Manaël ne voient qu'une formalité dans tout ça : « Jusque-là nous étions seulement les gardiens de l'enfant. Après la signature du consentement par la mère, nous nous sentions enfin des parents ».
La mère biologique de l'enfant change d'avis
Seulement, en Belgique, la mère biologique a 6 mois pour se rétracter. Et c'est ce qu'elle finit par faire. Elle a changé d'avis et demande à récupérer son fils désormais âgé de 10 mois.
Le tribunal, appliquant la loi, donne raison à la mère biologique, en première instance puis en appel. Les papas de Manaël sont sous le choc : « Le juge estime que l'intérêt de l'enfant est de retourner dans sa famille biologique et il ne prend pas en compte le temps qu'il a déjà passé avec nous, ni le fait que la maman a changé d'avis aussi tard dans la procédure. Aucune enquête sociale n'a été demandée », se lamente Michaël.
En attendant le retour du bébé chez sa mère biologique, le couple est devenu « famille d'accueil » pour Manaël. La mère biologique de l'enfant le voit pour le moment une fois par semaine, chaque mercredi avant de le récupérer définitivement dans les semaines à venir.
Le couple belge a choisi de raconter son histoire à la RTBF pour tous les autres couples adoptants : « Tant que l'adoption n'est pas officielle, les parents adoptifs n'ont que très peu de droits. »
En France, les parents biologiques qui veulent faire adopter leurs enfants peuvent revenir sur leur consentement pendant un délai de deux mois seulement.