La surveillance médicale d'une grossesse gémellaire
Les risques de la grossesse gémellaire
Si vous attendez des jumeaux, vous devrez respecter à la lettre le calendrier des examens médicaux, ainsi que les prescriptions et les conseils de votre obstétricien. Le plus grand risque d'une grossesse multiple est celui de la prématurité (la moitié des jumeaux naissent avant 37 semaines).
Parmi les autres risques pour vos bébés : retard de développement et de croissance, problème d'alimentation et d'apport du sang (syndrome transfuseur-transfusé), fausse couche (surtout lors du premier trimestre).
A noter qu'un suivi médical adapté réduit considérablement les risques associés à une grossesse gémellaire.
Quel type de grossesse gémellaire ?
Pour organiser au mieux votre suivi médical, un repère : la première échographie, qui intervient avant le 3e mois de grossesse. Elle met à jour votre grossesse multiple, et donne aussi des informations sur la disposition des fœtus dans l'utérus.
On peut alors savoir s'il s'agit d'une grossesse bichoriale biamniotique (deux placentas, deux poches amniotiques) ou d'une grosse monochoriale biamniotique (un placenta, deux poches). Dans de très rares cas (1%), la grossesse se déroule avec un seul placenta et une seule poche amniotique.
La grossesse monochoriale présente des risques plus élevés, notamment celui du syndrome transfuseur-transfusé.
Grâce à aux informations récoltées lors de la première échograhie, vous saurez (mais pas tout le temps) si vos jumeaux sont monozygotes (« vrais jumeaux ») ou dizygotes (« faux jumeaux »). Une deuxième échographie sera souvent nécessaire.
Médecin référent : votre obstétricien
Dès lors que votre grossesse gémellaire est actée, votre suivi médical sera coordonné par votre obstétricien. Vous le verrez une fois par mois jusqu'au dernier trimestre de votre grossesse, où les rendez-vous seront plus rapprochés.
C'est votre obstétricien qui décidera notamment s'il est judicieux de pratiquer une amniocentèse, notamment en cas de suspicion de trisomie 21.
Selon votre type de grossesse (monochoriale ou bichoriale), votre suivi médical va différer légèrement. Seul point commun : votre mise au repos total, qui sera plus précoce qu'à l'occasion d'une grossesse simple. Si vous travaillez, votre mise au repos interviendra entre la 20e semaine et la 24e semaine.
Examens biologiques
Vous subirez dans tous les cas une série d'examens biologiques similaires aux grossesses simples : dépistage de la syphilis et l'antigène HbS, sérologie de la rubéole et de la toxoplasmose, recherche d'anticorps irréguliers... A partir de la 22e semaine, une bandelette urinaire vous sera prescrite pour détecter la bactériurie asymptomatique, une infection urinaire impliquée dans de nombreux cas de prématurité.
Échographies
Les grossesses gémellaires avec un seul placenta seront l'objet d'une surveillance plus soutenue : deux échographies-doppler mensuelles seront effectuées, et ce à partir de la 17e semaine. Pour les grossesses bichoriales (deux placentas), les échographies se feront chaque mois à partir de la 22e semaine. Elles permettront de surveiller le bon développement des deux fœtus et leur position avant la naissance.
Prendre du repos
Le repos intégral est conseillé à partir de 4-5 mois : il est essentiel de réduire votre temps d'activité professionnelle si vous travaillez. Vous pouvez également bénéficier d'un congé pathologique avant la mise en place de votre congé maternité. Le repos réduit le risque d'accouchement prématuré car il limite les compressions des membres inférieurs.
La surveillance du dernier trimestre
C'est au fil des examens médicaux que votre obstétricien envisagera le terme théorique de votre grossesse. La surveillance médicale est donc intensifiée dans les semaines qui précèdent (une consultation hebdomadaire à partir de la semaine 33-34). Pour les grossesses monochoriales, la prise de rendez-vous rapprochés démarre plus tôt (25e semaine), et l'hospitalisation peut être également plus précoce.
En toute fin de grossesse, on tentera de prévenir les risques de complications rénales (toxémie gravidique) associées à l'hypertension artérielle et à l'apparition d'œdèmes. Le suivi médical s'orientera aussi sur la recherche d'albumine dans les urines.
Certains traitements existent pour lutter contre les risques de prématurité : en particulier la mise en place d'une corticothérapie (traitement par corticoïdes), pour accélérer la maturation des poumons du bébé, et favoriser ainsi une respiration autonome dès la naissance.
Choisir la bonne maternité
Les grossesses gémellaires entrent dans la catégorie des grossesses à risques. Certains établissement de santé sont plus adaptés dans ce cas : ils comportent notamment un service de réanimation et de soins néonataux.
En savoir plus :
Notre fiche pratique sur les niveaux des maternités
Trouvez une maternités près de chez vous en consultant notre annuaire des professionnels de la santé.