Un bébé meurt dans une crèche : 5 ans d'attente et toujours pas de procès
Le 1er octobre 2013. C'est le deuxième jour de crèche de le petit Tahina, 4 mois à Lille. A 14h30 les parents du bébé sont appelés en urgences. Leur fils est mort pendant la sieste.
Selon le papa du petit bébé, la crèche parle alors de mort subite du nourrisson. Pourtant les parents ne croient pas à l'histoire et décident d'appeler la police.
L'autopsie montre que le petit garçon a fait une fausse route et s'est étouffé. Il avait été couché sur le ventre, en dépit de toutes les recommandations des professionnels de la petite enfance.
Une information judiciaire ouverte
Une instruction judiciaire est alors ouverte en 2014 pour homicide involontaire. Mais l'enquête prend du temps et traîne. Ce n'est qu'en 2017, qu'une auxiliaire de puériculture est mise en examen.
Le juge d'instruction demande un rapport d'experts pour comprendre les circonstances du drame. Interrogé par 20 minutes, le père de Tahina demande, au vus des dysfonctionnements apparaissant dans le rapport, la mise en examen de la directrice de la crèche.
L'avocate de la famille s'explique : « Nous ne disons pas qu'elle est responsable ou coupable, mais elle doit s'expliquer devant la justice car de graves dysfonctionnements sont mis en avant, à la fois par le rapport d'expertise, mais aussi par celui de la police ».
Le fonctionnement de la crèche critiqué dans le rapport
Le rapport d'experts semble aller dans le sens de l'enquête de police, et montre de graves dysfonctionnements. Selon le rapport, « la prévention sur le couchage n'était pas une préoccupation de l'encadrement ».
Ainsi, non seulement les bébés sont couchés sur le ventre pendant la sieste, mais en plus, aucun membre du personnel n'est venu surveiller le dortoir dans lequel dormaient les enfants pendant 2h, le temps de la pause déjeuner.
La police, quand elle est arrivée pour constater le décès de Tahina, parlera même « d'anarchie de l'organisation ».
Ce drame s'est produit deux jours seulement après une inspection de la crèche par l'Unité territoriale de prévention qui avait conclu que « le personnel et le matériel étaient satisfaisant ». En attendant, cela fait maintenant 5 ans que les parents de Tahina attendent un procès pour connaître les vraies circonstances du drame de leur vie...