Prématurité : alerte à la pollution des sols aux Antilles
La pollution durable des sols au chloredécone aux Antilles n’a pas finit de faire parler d’elle ! Responsable d’un surcroît de risques de cancers et de perturbations endocriniennes, cet insecticide avait été interdit dès 1976 au États-unis, dès 1990 en France métropolitaine, mais seulement en 1993 aux Antilles. Utilisé largement dans le cadre de la culture de la banane, le chloredécone a contaminé durablement les sols et les nappes d’eau souterraines…
Les effets de cette pollution sont encore très visibles aujourd’hui, avec des concentrations très élevées de ce polluant dans le sang de très nombreux malades du cancer ou de personnes souffrant de dérèglements endocriniens. Selon une nouvelle étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le chloredécone est aussi responsable d’un raccourcissement de la durée de la grossesse !
La fréquence des accouchement prématurés est forte aux Antilles (environ 14%). En cause : davantage de cas de diabète et d’hypertension gestationnels, de lupus, ou encore les conditions de vie. Les chercheurs ont découvert que les femmes fortement exposées au chloredécone (environ 5% d’entre elles) pouvaient voir la durée de leur grossesse amputée d’une semaine !
Cela paraît bien peu, mais couplés aux risques moyens de prématurité qui restent forts dans la région, ces quelques jours peuvent faire la différence… Un facteur de risque supplémentaire qui s’avère très difficile à contrôler. Les chercheurs pensent que des préconisations au niveau de la consommation de produits issus de l’agriculture locale devraient être mis en place, comme l’éviction de tout aliment produit à domicile (potager, jardins, circuits locaux de production, etc.) durant la grossesse.
Source : franceantilles.fr