Médecins – sages-femmes : l'affrontement
Le bras de fer s'éternise... Les sages-femmes sont en grève depuis le 16 octobre dernier. Elles réclament un statut de "praticien hospitalier" qui ne leur est pour l'heure pas reconnu, mettant en avant leurs compétences en matière de suivi de grossesse et d'accouchement. Le statut de praticien hospitalier se rapproche de celui des médecins. Selon les sages-femmes, il refléterait davantage la réalité de leur métier, puisque nombre d'entre elles prennent en charge seules les accouchements physiologiques sans complications, entre autres...
Mais les médecins ne sont pas d'accord! Le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) et plusieurs collectifs de praticiens hospitaliers ont publié des communiqués pour alerter sur une autonomisation qu'ils jugent à risque : selon eux, un changement de statut pour les sages-femmes risque de désorganiser les équipes qui entourent les mamans au moment crucial de l'accouchement. Le Syngof rappelle qu'un accouchement dit "physiologique" (sans complications) peut rapidement devenir compliqué, et nécessiter la présence d'un médecins aux compétences que ne possèdent pas les sages-femmes.
Le syndicat pointe par ailleurs le danger qu'il y aurait à laisser les sages-femmes s'occuper du suivi gynécologique des femmes autour de la naissance, notamment en matière de contraception (pose ou retrait d'un D.I.U. par exemple). Des actes médicaux qu'ils jugent être de la seule compétence de médecins formés !
Pour rappel, les sages-femmes se voient attribuer leur diplôme à l'issue de 5 années d'études post-bac, dont une première année de médecine validée (c'est à dire réussie, alors que le taux d'échec à l'issue de cette première année est de l'ordre de 70%!). Alors, réel souci de la santé des patientes de la part des médecins, ou simple réaction de corporatisme? Le débat est ouvert... En attendant, la grève continue !
Source : leparisien.fr