Les parents de Bastien, noyé dans une machine à laver en 2011, jugés cette semaine
Christophe Champenois, le père de Bastien, sera jugé pour «meurtre aggravé», sa mère Charlène Cotte, pour «complicité de meurtre». Plusieurs associations de défense de la cause des enfants se sont constituées parties civiles.
Il fait tourner son fils dans la machine à laver
Le drame s'est déroulé le 25 novembre 2011 à Germinale-L'Evêque en Seine-et-Marne. A l'époque, le père, âge de 33 ans, souhaite punir son fils pour sa mauvaise conduite à l'école. Il l'oblige alors à s'introduire dans le lave-linge familial et lance un cycle d'essorage, puis de lavage.
Pendant ce temps, la mère fait un puzzle dans le salon avec la grande sœur du petit garçon.
Le père appelle ensuite le Samu et la gendarmerie. Après 30 minutes passé dans la machine, l'enfant s'est noyé.
De la chute dans les escaliers à la tentative de le « rafraîchir »... Les versions avancées par les parents au cours de l'enquête ont plusieurs fois changé. Mais, la sœur de l'enfant, témoin de la scène affirme que son père «a mis Bastien dans la machine à laver car il avait fait des bêtises à l'école» et qu'il ne s'agissait pas la première fois. Un scénario confirmé par l'autopsie puis, plus tard, par la mère de l'enfant. Bastien souffrait d'un retard de langage et était turbulent. Selon Isabelle Steyer, avocate de La Voix de l'enfant, « Ce n'est pas un acte isolé, ce n'est pas un ras-le-bol, ce n'est pas un coup de sang, ce n'est pas un coup de folie, c'est l'ultime acte de violence sur un enfant qui a toujours été maltraité ».
Une famille problématique
Le père, grand buveur et consommateur de cannabis affirme ne pas se souvenir de ce qu'il s'est passé. « Mon client souffre d'une tumeur au cerveau. Peut-être est-ce la maladie ou bien un mécanisme de défense psychologique », se demande son avocat. Christophe Champenois est présenté comme un homme violent, qui maltraitait également sa femme. Il avait d'ailleurs été condamné en 2010 à deux mois de prison avec sursis pour des violences à son intention. Depuis son arrestation en 2011, il est détenu à la prison de Fleury-les-Aubrais.
Les deux avocats de la mère, aujourd'hui âgée de 29 ans, la présentent comme une victime « sous l'emprise de son conjoint qui avait un très fort ascendant sur elle ». Elle est inculpée de « non-assistance à personne en danger », soupçonnée de ne pas être intervenue pour sauver son enfant et de ne pas avoir prévenu les secours. Elle se présentera libre au procès.
Au moment des faits, la famille vivait dans un logement insalubre et aucun des parents n'avait un emploi. Selon un avocat de la défense, le couple n'avait pas souhaité avoir cet enfant « elle, faisant un déni de grossesse, lui un déni de paternité ».
En dépit, d'un suivi par les services sociaux du département et de nombreux signalements, aucun acte de maltraitance n'avait été repéré par les assistants sociaux.
A l'issu du procès, qui se tiendra du 8 au 11 septembre, le couple encourt la réclusion criminelle à perpétué.