L’accouchement sous X : état des lieux
Alors que de nombreux changements sont envisagés au principe de l'accouchement sous X, l'Institut National de Démographie (INED) vient de publier une grande enquête sur cette pratique et sur les profils des mères concernées.
Les chercheurs se sont concentrée sur les 735 accouchements sous X ayant eu lieux en France, dans 83 départements, entre 2007 et 2009. Première constatation : le nombre de ces accouchements dans l'anonymat a augmenté fortement, puisqu'ils n'étaient que 588 en 2005.
Les points communs des femmes qui accouchent sous X ? Des difficultés sociales, tout d'abord : 8 sur 10 ne vivent pas en couple et seuls 24% d'entre elles ont un emploi stable. Les autres sont étudiantes ou élèves (27%), inactives (15%), au chômage ou en situation d'emploi précaire (10 et 9%)...
Elles sont ensuite très nombreuses (huit sur 10) à n'avoir pu avoir recours à l'IVG, à cause d'un délai légal dépassé. 43% d'entre elles évoquent "l'absence" d'un père biologique pour expliquer leur choix.
Mais l'accouchement sous X concerne surtout une grande diversité de femmes : la part des mineures n'est que de 11% et un tiers des mères qui accouchent sous X a plus de 30 ans. Primipares ou multipares ? Avec 49% pour les premières et 51% pour les secondes, ce facteur n'est pas significatif.
Enfin, 14% des femmes étudiées ont finalement changé d'avis et récupéré leur enfant, et plus de 50% de celles qui ne l'ont pas fait ont décidé de laisser au bébé une trace de leur identité.