Gros plan: la grossesse môlaire (Page 2)

Cette complication relativement rare de la grossesse (1 sur 2000 environ) résulte d'un problème qui intervient dès la conception. Si elle ne peut jamais être menée à son terme, la grossesse môlaire est aujourd'hui bien connue des spécialistes et peut être traitée sans laisser de séquelles.
Gros plan: la grossesse môlaire
Gros plan: la grossesse môlaire

Les signes d'une grossesse môlaire

La grossesse môlaire est difficile à diagnostiquer en l'absence d'échographie. Toutefois, certains signes sont à surveiller :

  • La môle touche davantage les femmes d'origine asiatique, sans que l'on sache pourquoi. Elle concerne également plus souvent les femmes du groupe sanguin B ;
  • Des saignements : tout saignement doit donner lieu à une consultation médicale. Attention : des pertes de sang sont fréquentes dans les premiers temps d'une grossesse et elles ne sont pas toujours le signe qu'il y a un problème ! Toutefois, pour plus de sécurité, consultez votre gynécologue ;
  • Des nausées très importantes : là encore, tout dépend des femmes : certaines ressentiront de très fortes nausées et auront des vomissements violents sans pour autant que ce soit le signe d'un problème particulier ;
  • Un ventre précocement gonflé : la prolifération des kystes a pour effet de faire grossir votre utérus plus rapidement ;
  • Enfin, un taux d'hormone HCG plus élevé que la normale doit vous faire réagir : il peut s'agir d'une môle, mais aussi... D'une grossesse multiple et « normale » !

Le seul examen permettant un diagnostic précis reste l'échographie : la môle prend à l'écran une apparence en « flocons de neige ». Couplée à l'observation d'autres symptômes éventuels de la liste ci-dessus, elle permet d'établir avec certitude la présence d'une grossesse môlaire.

Suivi médical et complications

Une fois la grossesse môlaire résorbée (après un curetage ou une interruption médicale de grossesse), vous devrez subir des analyses sanguines et d'urine afin de contrôler votre taux de HCG ; en effet, la môle continue à produire cette hormone tant qu'elle est présente dans votre organisme, même à l'état de minuscules fragments. Votre médecin devra donc s'assurer que votre taux d'hormone HCG baisse bien jusqu'à 0.

Vous serez ensuite surveillée médicalement durant environ 6 mois : si un fragment de môle est resté dans votre organisme, il peut en effet éventuellement proliférer et coloniser votre utérus. Des kystes se forment alors dans le tissu musculaire de votre utérus, provoquant des saignements soutenus et continus et une élévation de votre niveau d'hormone HCG.

Cette complication peut survenir plusieurs mois après l'arrêt de la grossesse et ne doit pas être prise à la légère : les môles résiduelles peuvent s'attaquer à d'autres organes comme le foie, les poumons ou le cerveau, en transitant par le sang ; c'est la grossesse môlaire invasive, plus fréquente après une grossesse molaire complète.

Ce cas de figure, qui reste rare (15% des grossesses môlaires complète et moins de 1% des grossesses môlaires incomplètes), peut nécessiter un traitement par chimiothérapie pour éradiquer toutes les cellules proliférantes. La grossesse môlaire invasive peut évoluer en choriocarcinome, une forme de cancer où le placenta se transforme en tumeur maligne. Cette évolution est rarissime : 1 cas sur 30 000. Dans tous les cas, les traitements mis en place ont une efficacité proche de 100%

Etre enceinte après une grossesse môlaire

La grossesse môlaire reste la plupart du temps un accident isolé : il existe autour d'1% de risque seulement d'en subir deux d'affilée. Un éventuel traitement par chimiothérapie ne met pas en péril votre projet de nouvelle grossesse.
Toutefois, les médecins vous recommanderont d'observer un temps d'attente avant de mettre en route un nouveau bébé : 6 mois en moyenne, ou 12 si vous avez été traitée par chimiothérapie. C'est la seule façon de s'assurer que votre taux d'hormone HCG reste durablement à 0, ce qui permettra de dater plus facilement une nouvelle grossesse !

Publié le 26-01-2011 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
Plus d'articles sur : #sante

Réagissez en premier !

Veuillez vous connecter ou vous inscrire pour écrire un commentaire.

Vous aimerez aussi

Semaine 34 d'aménorrhée (32e semaine de grossesse)

Semaine 34 d'aménorrhée (32e semaine de grossesse)

Semaine 34 d'aménorrhée (32e semaine de grossesse)
Lire la suite

La mortalité maternelle, toujours préoccupante

Selon l’ONU, 800 femmes par jour sont mortes en couches en 2010 ! Malgré la baisse globale de la...
Lire la suite