Futur papa : faire face à l'IMG
L'interruption médicale de grossesse expliquée aux papas
L'interruption médicale de grossesse est généralement envisagée lorsqu'une affection particulièrement grave et réputée incurable au moment du diagnostic est détectée sur un enfant à naître. Dans de plus rares cas, une IMG peut être préconisée du fait de l'état de santé précaire de la maman. Quelle qu'en soit la cause, l'IMG peut être pratiquée à n'importe quel stade de la grossesse, contrairement à une interruption volontaire de grossesse qui ne peut être pratiquée au-delà de la 12e semaine de grossesse.
Décider d'une interruption médicale de grossesse
Rien n'est plus difficile que de devoir décider de la poursuite ou non d'une grossesse en cours. C'est pour cela que la démarche qui consiste à interrompre médicalement une grossesse est rigoureusement encadrée par la loi (en l'occurrence la Loi Veil n° 75-17 du 17/01/75 relative à l'IVG) et qu'elle se déroule selon un protocole précis.
En outre, la décision de l'IMG appartient avant tout aux parents et doit se faire sans précipitation. Elle doit ensuite être validée par deux médecins, dont l'un dépend impérativement d'un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal. Par la suite, un entretien pré-IMG et une consultation avec un anesthésiste vous permettront d'aborder tous les aspects de la démarche d'interruption médicale de grossesse. Tant que la santé de la mère n'est pas en danger, vous pouvez revenir sur votre décision à tout moment.
Déroulement d'une interruption médicale de grossesse
Jusqu'à la 18e semaine d'aménorrhée, l'IMG peut être pratiquée par aspiration. La maman peut alors demander une anesthésie générale. Au-delà, l'interruption médicale de grossesse se fait par voie médicamenteuse à l'aide d'un anti progestérone et de prostaglandines qui vont préparer puis déclencher l'accouchement. Si la 24e semaine de grossesse a été atteinte, une injection intra abdominale est pratiquée afin d'interrompre la vie du bébé avant l'accouchement.
L'IMG se déroule ensuite comme un accouchement classique à l'issue duquel vous pourrez, ou non, choisir de rencontrer votre enfant afin d'initier votre travail de deuil. En tant que père et compagnon, sachez rester à l'écoute de votre compagne. Elle est avant tout une jeune accouchée qui vient de traverser une épreuve terrible. Ne cherchez pas à la protéger en l'empêchant de rencontrer son bébé si elle en émet le désir. Prévoyez toutefois un accompagnement par l'équipe médicale qui saura préparer l'enfant et vous mettre en condition pour ce moment délicat.
L'indispensable soutien psychologique
Avant et après une interruption médicale de grossesse, un soutien psychologique s'impose. Sage-femme, obstétricien, psychologue, associations spécialisées sont autant de soutiens possibles après une IMG. Si vous n'avez pas eu la force ou l'envie de voir votre enfant à la naissance et que vous regrettez cette décision, sachez que des clichés ont certainement été effectués par l'équipe médicale puis conservés dans le dossier médical de votre enfant.
Par ailleurs, une consultation post-IMG sera organisée afin de permettre aux soignants d'évaluer l'état de santé de la maman, mais aussi l'évolution psychologique du couple. La maman se verra administrer un traitement visant à bloquer la montée de lait ainsi qu'une contraception afin d'éviter une autre grossesse trop rapprochée. Des examens complémentaires pourront également être pratiqués sur l'enfant ainsi qu'une consultation génétique.
En savoir plus :
Le site de l'association Petite Emilie, qui accompagne les parents concernés par l'IMG et le deuil périnatal