Fertilité : les retardateurs de flammes en cause
Les retardateurs de flammes sont partout : ces substances chimiques évitent à une multitude d'objets du quotidien de s'enflammer violemment en cas d'incendie. On les retrouve dans les jouets, les textiles, le plastique, les appareils électriques et électroniques... Ils peuvent être de différentes natures, et c'est à la classe des organophosphorés que se sont intéressés les chercheurs américains de la Harvard T.H. Chan School of Public Health.
Menée au sein d'une clinique spécialiste de la fertilité, cette étude examine le lien entre le retardateur de flamme organophosphoré, que l'on trouve dans la mousse de polyuréthane (rembourrages divers, tapis de sport...) et la fertilité féminine. Selon eux, une exposition prolongée à ces produits réduit les chances de succès en cas de fécondation in vitro (FIV).
Comme déjà prouvé par le passé, les retardateurs de flammes sont des perturbateurs endocriniens, c'est-à-dire qu'ils entrainent des perturbations hormonales importantes. Or, dans le cadre d'une procréation médicalement assistée, les délicats équilibres des différentes hormones sont primordiaux...
Plus de 200 patientes de la clinique de fertilité ont été étudiées ; 80 % d'entre elles présentaient dans leurs urines des traces de substances organophosphorées issues des retardateurs de flammes. Celles présentant les concentrations les plus élevées voyaient leur taux d'implantation d'embryon réussie réduit de 31 %, et leurs chances de voir la grossesse se confirmer (activité cardiaque de l'embryon visible) réduites de 41 % !
Les spécialistes conseillent donc aux couples dans un parcours de procréation médicalement assistée d'éviter à tout prix les produits retardateurs de flammes ; ils ont également annoncé une poursuite des recherches pour découvrir de potentiels impacts sur la fertilité masculine.