Endométriose : définition
Endométriose : de quoi s'agit-il ?
L'endomètre, c'est ce tissu spongieux et gorgé de sang qui tapisse l'intérieur de l'utérus. Chez une femme en bonne santé, l'endomètre s'épaissit au fil du cycle pour accueillir un éventuel œuf fécondé. Si la fécondation n'intervient pas, il se désagrège et s'évacue par le vagin : ce sont les règles. Si la fécondation a bien lieu et que l'œuf fécondé s'implante dans l'utérus, l'endomètre l'accueille confortablement et lui permet de démarrer sa croissance.
Mais il peut arriver que les cellules qui compose l'endomètre se mettent à se développer en dehors de l'utérus : dans les trompes de Fallope, la vessie, autour des ovaires, jusqu'à l'appareil digestif ou encore les poumons. Ces cellules prolifèrent alors, génèrent des tissus qui vont se développer et tenter de s'éliminer de manière imparfaite, créant des hémorragies, des lésions et des cicatrices : c'est l'endométriose.
Endométriose : les symptômes
Rien ne laisse transparaître une endométriose ; mais de très fortes douleurs au moment des règles doivent alerter. Ces douleurs sont localisées dans le bas-ventre, mais peuvent aussi être insolites : on a mal au bras, à la jambe, au dos ! Le fait qu'elles surviennent de façon aiguë au moment des règles et/ou de l'ovulation est caractéristique, mais nombre de femmes atteintes d'endométriose souffrent de douleurs chroniques tout au long du cycle. Autre caractéristique : ces sensations douloureuses sont rebelles à tout traitement, les antidouleurs ne parviennent pas à en venir à bout.
Parmi les autres symptômes, on peut relever :
- Une fatigue constante
- Des douleurs d'intensité variable au moment d'uriner, de déféquer, lors des rapports sexuels
- Des saignements irréguliers en dehors des règles : métrorragie, spotting...
- Des troubles digestifs
Une femme atteinte d'endométriose peut ressentir tous ces symptômes, seulement quelques-uns, ou encore... aucun. La maladie peut être parfaitement asymptomatique, jusqu'à ce qu'un projet de bébé arrive !
Endométriose et infertilité
Des fausses couches à répétition, des cycles "en vrac", une conception qui tarde à venir, une grossesse extra-utérine : c'est souvent dans ces conditions que les malades asymptomatiques apprennent qu'elles sont atteintes d'endométriose. En affectant le cycle menstruel et le fonctionnement des organes reproducteurs, l'endométriose est l'une des toutes premières causes d'infertilité en France et sans doute dans le monde !
Toutefois, attention : toutes les femmes souffrant d'endométriose n'auront pas de difficultés à concevoir. C'est le cas pour environ 40% d'entre elles. Pour les autres, la grossesse sera, en plus d'une joie, un moment de répit car les symptômes ont tendance à se mettre en sommeil durant 9 mois. Mais en aucun cas, comme le veut une idée reçue répandue, la grossesse ne "soigne" l'endométriose !
Le diagnostic de l'endométriose
L'endométriose met en moyenne 5 ans à être diagnostiquée. Et, la plupart du temps, les femmes atteintes de la maladie disent souffrir de symptômes caractéristiques depuis la puberté ! Un retard de diagnostic dommageable... Il est parfois difficile de déterminer si les symptômes, très variés, et qui peuvent différer d'une femme à l'autre, sont imputables à l'endométriose ou à une autre maladie. Dans tous les cas, le diagnostic passe par plusieurs examens :
- Un tableau évocateur de l'endométriose (douleurs, infertilité...) doit alerter le médecin qui prescrit alors une échographie endo-vaginale. Celle-ci va permettre de vérifier l'état des ovaires.
- En cas de doutes, une IRM permettra de visualiser les organes de façon plus exhaustive, afin de repérer lésions, kystes, tissu cicatriciel...
- Enfin, seule la cœlioscopie permet d'affirmer avec certitude la présence d'endomètre localisé hors de l'utérus et de préparer ainsi d'éventuels traitements chirurgicaux. Cette observation des organes via une mini-caméra ne nécessite que de minuscules incisions et s'effectue en ambulatoire.
D'autres techniques d'observation existent, et sont réservées à des atteintes plus lourdes.
Les traitements de l'endométriose
A l'heure actuelle, on ne guérit pas de l'endométriose. Mais on peut en soulager les symptômes !
- L'endométriose est une maladie hormono-dépendante ; une hormonothérapie est donc appliquée dans tous les cas. Grâce à une pilule contraceptive ou un stérilet hormonal, ovulation et règles sont bloqués, apportant un mieux-être.
- Si cela ne suffit pas, une ménopause artificielle doit être envisagée : mise en place sous forme de cure, elle consiste en des injections qui vont simuler la ménopause, associées à des produits permettant d'en atténuer les effets secondaires comme les bouffées de chaleur.
- La chirurgie peut soulager les patientes les plus atteintes.
Dans tous les cas, une fois l'endométriose diagnostiquée avec certitude, le suivi médical doit être rigoureux. Il se prolongera à vie, car si la vraie ménopause apporte un répit, les lésions occasionnées par la maladie doivent être surveillées tout au long de la vie. L'endométriose est aussi une source de souffrance morale pour les patientes : les médecines complémentaires (phytothérapie, acupuncture...) peuvent être d'une grande aide, tout comme un accompagnement psychologique.