Congé parental : de moins en moins de parents le choisissent
Les jeunes parents français prennent de moins en moins de congé parental. C'est ce que montre l'étude de l'Observatoire national de la petite enfance (Onape) publiée mercredi 17 octobre 2018. En 2017 30% de parents en moins ont choisi d'opter pour ce congé par rapport à 2016.
Un congé parental plus court et mal payé
Alors comment s'explique cette baisse ? Avant 2015, le congé parental durait 3 ans. Il permettait à un des deux parents, la maman dans une écrasante majorité, de suspendre son activité professionnelle pour s'occuper de son enfant.
L'État aide les parents qui choisissent de prendre un congé parental à hauteur de 396 euros par mois maximum.
Depuis le 1er janvier 2015, la loi a changé. Dans un souci d'égalité hommes-femmes, le congé parental est réduit à 2 ans si le père ne prend pas 6 mois de congé parental. S'il le fait, ce congé reste de 3 ans.
Or, sur les 400 000 parents qui ont pris un congé parental en 2017, seuls 4000 jeunes papas ont partagé le congé en prenant les 6 mois. Et l'explication est simple. En moyenne, selon l'Institut national d'études démographiques (Ined), les hommes ont un salaire 35% supérieur à celui des femmes. Dans un couple, le fait qu'un homme prenne un congé parental peut donc s'avérer un manque à gagner énorme, et on comprend aisément qu'un grand nombre de familles ne peuvent pas se le permettre.
Dans la grande majorité des cas donc, les femmes ont un congé parental limité à 24 mois, et doivent donc trouver un nouveau mode de garde (crèche, assistante maternelle...) pendant 1 an, avant l'entrée à l'école de leur enfant. Ce qui n'est pas toujours facile, selon le lieu dans lequel on vit.
Une réforme du congé parental ?
Si la ministre de la santé, Agnès Buzyn a promis une réforme du congé parental d'ici la fin du quinquennat, à ce jour, force est de constater qu'il ne se passe rien.
En avril dernier, une directive européenne avait été proposée pour augmenter l'indemnisation du congé parental. Malgré les demandes des associations, le président de la république, Emmanuel Macron, s'est opposé à cette directive, la jugeant trop coûteuse...