Vaccin contre le rotavirus : suspension de la recommandation du Haut conseil de la santé publique (HSCP)
Une volte-face qui fait suite à 2 décès et aux 201 effets indésirables recensés par le système de pharmacovigilance français depuis la mise à disposition des deux vaccins contre cette pathologie.
Des risques d’Invaginations intestinales aigües (IIA)
Le rotavirus est considéré comme la principale origine de diarrhée aigüe sévère des nourrissons de 6 mois à 2 ans. Selon les statistiques de l’OMS, Il est responsable chaque année du décès de près de 500 000 enfants âgés de moins de 5 ans dans le monde. En France, il existe deux vaccins, à savoir le RotaTeq et le Rotarix pour prévenir les infections à rotavirus.
Ils ont obtenu une autorisation de mise sur le marché en mai 2006 et en janvier 2007. Depuis, 1 million de doses ont été distribuées. Ces vaccins réduisent de 70 % les hospitalisations de nourrissons pour gastro-entérites à rotavirus. Cependant, ils peuvent également causer des invaginations intestinales aigües (IIA) qui se manifestent par le retournement sur lui-même de l’intestin du bébé. Cette pathologie se soigne si elle est prise en charge rapidement, sinon l’acte chirurgical d’avère nécessaire, comme le souligne le docteur Robert Cohen, pédiatre infectiologue à l’Hôpital intercommunal de Créteil.
Une mesure de suspension
Chaque année, il est enregistré environ 14 000 hospitalisations de nourrissons pour gastro-entérites à rotavirus. Dans son avis du 29 novembre 2013 et publié le 14 février 2014, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a recommandé la vaccination de tous les bébés contre les gastroentérites aigües à rotavirus. Il est prévu d’inscrire ces vaccins dans le calendrier vaccinal en France, ce qui pourrait entraîner leur remboursement par la Sécurité sociale.
Mais suite au dernier rapport du système de pharmacovigilance en date du 12 février dernier, l’autorité sanitaire a décidé de suspendre la vaccination de tous les nourrissons français contre le rotavirus. Cette mesure risque d’accentuer encore plus la méfiance des parents vis-à-vis des vaccins.