Une charte européenne pour le respect du droit à l'avortement
Femmes emprisonnées au Maroc, à Malte, au Brésil, au Chili, en République démocratique du Congo et Indonésie, en Irlande ou encore au Salvador, où 40 ans de prison ont été requises contre des femmes qui se sont fait avorter.
Un droit bafoué quand il existe
Le manifeste signé par des associations féministes françaises, marocaines, portugaises et espagnoles fait le point sur les difficultés des femmes à avorter et sur les risques qu'elles encourent à s'y risquer.
« A ces pays, il faut rajouter ceux qui restreignent le droit d’interrompre volontairement une grossesse : autorisation du géniteur, autorisation parentale pour les mineures, avortement uniquement en cas de viol, de danger pour la vie de la mère, de malformation du fœtus, tarifs prohibitifs, mesures désincitatives », écrivent-elles. En Europe et ailleurs, de plus en plus de mesures restreignent l’accès à l'IVG.
Et d'ajouter : « Une femme qui désire avorter est donc considérée comme une femme coupable, coupable d’avoir eu des relations sexuelles hors mariages, coupable de vouloir le contrôle sur son propre corps, coupable de vouloir échapper au pouvoir patriarcal qui s’exerce sur l’utérus des femmes. »
Inscrire le droit à l'IVG dans l'Union Européenne
Le droit à l'IVG est peu reconnu dans le monde. Seule 39% de la population mondiale vit dans des pays où l'IVG pratiquée à la demande de la femme est autorisée. Chaque année, 47 000 femmes décèdent suite à des avortements clandestins, soit une femme toutes les 9 minutes.
« Criminaliser l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements. Criminaliser l’avortement tue. La culpabilité incombe aux autorités qui, par idéologie, dogmatisme, conservatisme, refusent qu’elles puissent avorter dans des conditions sûres et dignes. Les femmes qui avortent sont non coupables ! » poursuit le manifeste.
Les associations réclament le respect du droit fondamental qu'est celui d'avorter et la garantie de l’avortement à l’échelle européenne en l'inscrivant dans la charte de l'UE.Elles concluent ainsi : « Nous voulons la liberté d’avorter pour toutes les femmes en Europe, car nous voulons la liberté d’avorter pour toutes, partout, sans condition et sans restriction. Mobilisons-nous pour faire pression sur l'UE ! » Une information à relayer.
Les associations signataires
Claire Serre-Combe, Porte-parole d'Osez le féminisme ! (France)
Betty Lachgar, co-fondatrice de M.A.L.I. Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (Maroc)
Florentina Alarcón Hita, Présidente Fundación Mujeres (Espagne)
Maria José Magalhães, Présidente de UMAR (Portugal)