Une campagne contre les violences éducatives des parents contre leurs enfants
« La limite c'est notre exemple. [L'enfant] va grandir en vous imitant. Si vous le frappez, il va potentiellement vous frapper plus tard. Il va apprendre la violence. Il va penser que c'est comme ça qu'on règle les choses. A chaque fois qu'un parent hausse la voix, hurle, dit des mots blessants, qu'il se mette à la place de son enfant ». Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, c'est par ces mots que le docteur Gilles Lazimi parle des violences éducatives.
Après avoir condamné la fessée, la Fondation pour l'enfance, dénonce dans une nouvelle campagne toutes les violences éducatives : fessées donc, mais aussi claque sur le visage ou les mains, cris, etc. La fondation lance une série de spots télévisés pour lutter contre ces violences « éducatives ordinaires ».
L'objectif de la campagne : montrer que les violences dont sont victimes les enfants ont des conséquences sur leur développement, et que ces violences marquent les enfants...mais également les adultes qu'ils deviennent.
« Il est encore permis de frapper un enfant »
Le docteur Gille Lazimi est en charge de la coordination de cette nouvelle campagne de la Fondation pour l'enfance. Il déclare : « Aujourd'hui, heureusement, il est interdit de frapper un homme ou une femme, mais, incroyablement, il est encore permis de frapper un enfant sous prétexte de l'éduquer ».
Sur son site, la Fondation pour l'enfance déclare qu'en France 85% des parents disent avoir encore recours aux punitions corporelles ou aux violences verbales sur leurs enfants. Et ce, peu importe leur niveau social et culturels.
Le choc des violences verbales
Si les violences physiques sont facilement détectables, les violences verbales peuvent avoir également un impact sur le bien-être de l'enfant.
Sur RMC, Gilles Lazimi est catégorique : « hausser la voix, hurler, crier auprès d'un enfant qui a 6 mois, 1 ans, 2 ans, ça a une incidence ; c'est terriblement violent. Ca le sidère, ça lui fait peur (...), ça n'aide pas à grandir ».
Une loi contre les violences ?
Plusieurs tentatives parlementaires en vue de faire passer une loi contre la fessée ont été déposées ces dernières années, mais ne sont jamais passées. Interrogé en décembre dernier, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, s'est déclaré favorable à une loi interdisant la fessée sur les enfants.
Le gouvernement n'a pas prévu de légiférer sur la question. Le Parisien croit savoir qu'en revanche, de côté des parlementaires, une proposition de loi est en cours de préparation.
Les conseils de la Fondation pour l'enfance
Sur son site la Fondation pour l'enfance donne 4 conseils aux parents pour mettre fin aux violences éducatives :
1. Etre à l'écoute et l'accompagner
Comme les adultes, les enfants expriment des sentiments, souvent mal compris par les adultes et la société qui nous entoure (exemples : provocation, caprices, etc.). Soyez à l'écoute lorsque votre enfant s'exprime, aidez-le à mettre des mots sur ce qu'il ressent pour l'accompagner dans son développement.
2. Parler autrement
Parler de manière positive à votre enfant permet de développer sa personnalité et sa confiance. Son sentiment de sécurité est essentiel. Par exemple, ne dîtes plus « Ne marche pas tout seul sur le bord de la route » mais plutôt «Je préfère que tu me donnes la main pour ta sécurité ».
3. Accepter les petits « incidents » de la vie
L'enfance est une période d'expérimentation constante. Les verres d'eau renversés, la nourriture par terre... sont des accidents inhérents à la vie de tous les jours qu'il faut accepter. L'enfant ne fait pas de « bêtise ». Nous devons considérer les enfants comme des chercheurs, des petits scientifiques qui expérimentent.
4. Énoncer les règles de vie
Réussir à transmettre les règles de vie aux enfants sans menaces, chantage ou punition est une victoire et permet de maintenir l'harmonie au sein d'une famille. Ces règles doivent être énoncées clairement pour être intériorisées par l'apprentissage, l'expérience et l'erreur. L'enfant peut alors évoluer dans un cadre en toute liberté.
Alors...prêts pour une éducation bienveillante ?