Un prénom breton rejeté par l'état civil
Le bébé est né en août dernier. Ses parents, rennais, ont choisi son prénom depuis 6 ans déjà, c'est dire s'ils y tenaient. Ce sera Derch'en. Cependant, à la mairie de Rennes, au moment d'enregistrer le prénom, l'officier d'état civil le refuse, à cause de l'apostrophe. Ils ont fait appel de la cécision auprès du procureur de la République, qui a également refusé l'apostrophe. Les parents racontent alors à Ouest-France :
« Nous avions le choix entre changer de prénom (impensable pour nous) ou l'orthographier Derchen. La mairie nous avait spécifié qu'il serait possible d'avoir recours par la suite. Nous avons donc décidé d'appeler notre fils Derchen ». Or, il est désormais impossible pour eux d'entamer d'autres recours
La famille, soutenue par une association
Les parents du petit Derch'en ont alors fait appel à l'association Skoazell Vreizh (Secours breton) pour les aider. Celle-ci donc contacté la mairie de Rennes. Skoazell Vreizh raconte : « Une personne élue de la majorité municipale nous a bien confirmé les faits et devrait nous communiquer l'argumentation juridique du procureur pour expliquer son refus du “c'h”, pourtant très répandu en breton ». Pour le président de l'association le refus de l'apostrophe pose un vrai problème « car de nombreux prénoms bretons ainsi que des noms de famille s'écrivent avec un c'h et n'ont pas, à notre connaissance, posé de problème ces dernières années. »
Un appel au ministère de la Justice
Le procureur de Rennes a refusé le prénom en se basant sur une circulaire de 2014, rédigé avec le soutien de l'Académie française, qui liste les signes autorisés. L'association a donc pris contact auprès de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, pour demander la modification de cette circulaire.
« En attendant, deux familles qui ont librement choisi des prénoms bretons pour leurs enfants sont dans l'embarras, font face à des tracasseries et subissent une discrimination linguistique intolérable », ajoute l'association.
Une autre famille bretonne dans le même cas
En mai dernier, un autre prénom breton, Fañch, a été refusé par le tribunal de Quimper (Finistère), la tilde n'étant pas non plus autorisée par l'état.