Avortements sélectifs : en Europe aussi…
En septembre 2013, un scandale éclatait au Royaume-Uni suite à la diffusion d‘un reportage en caméra caché prouvant que des gynécologues acceptaient de pratiquer des IVG sur le seul critère du sexe de l’enfant.
Une pratique rapidement mise sur le compte de traditions ethniques par l’opinion publique, puisque ce sont essentiellement des femmes originaires du sous-continent indien qui étaient concernées. Un peu facile lorsqu’on découvre les chiffres publiés par l’Institut National d’Études Démographique (Ined)!
En effet, la pratique de l’avortement sélectif selon le sexe semble se répandre dans toute l’Europe. Ainsi, aux Pays-Bas, le nombre d’IVG tardives (au-delà de 20 semaines, autorisé dans le pays) a doublé depuis 2007, année où a été mise en place une échographie obligatoire à 20 semaines de grossesse, permettant de connaître le sexe de l’enfant à coup sûr. Coïncidence ?
La même courbe à la hausse est observée en Suède, et les foetus concernés par ces interruptions de grossesse sont majoritairement des filles…Pour contrer l’argument "ethnique", l’Ined précise que ces IVG sont le fait de couples norvégiens, qui profitent du délai légal plus long pour l’IVG de leurs voisins suédois. Enfin, on observe un déséquilibre entre les sexes à la naissance au Kosovo, en Albanie et au Monténégro qui se révèle préoccupant…
La France semble épargnée par ce phénomène, avec un équilibre normal entre naissances de garçons et naissances de filles. Les tests génétiques très précoces pour connaître le sexe de l’enfant à naître sont en effet extrêmement encadrés et contrôlés, et ne sont pratiqués que dans de rares cas. Par ailleurs, le délai légal pour le recours à l’IVG de 12 semaines de grossesse permettrait également de prévenir cette dérive inquiétante…
Source : lefigaro.fr