Sages-femmes contre médecins : c’est toujours la guerre…
Réduction prévue des séjours en maternité, système PRADO avec retour à domicile précoce et suivi en hospitalisation à domicile, installation de maisons de naissances, suivi de la grossesse et du post-partum incluant les problématiques liées à la contraception… De nombreuses avancées dans ces domaines ont actuellement lieu, donnant la part belle aux sages-femmes !
En effet, dans le cadre des séjours raccourcis en maternité, ce sont elles qui assurent le suivi des femmes à domicile pour les suites de couches. Dans le cadre des maisons de naissance, dont le principe a été adopté en novembre dernier (pour expérimentation dans un premier temps), ce sont elles qui tiendront les rênes ; enfin, depuis 2009, les sages-femmes libérales sont habilitées à prescrire des contraceptifs et à réaliser certains examens de prévention, comme les frottis vaginaux. Bref, c’est l’embellie pour une profession longtemps cantonnée à un rôle mineur !
Mais les médecins ne l’entendent pas de cette oreille : la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) et le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF) s’insurgent. Contre les maisons de naissance, tout d’abord, dont ils déplorent le parti pris de moindre médicalisation de la naissance. "La notion d’équipe médicale [des maisons de naissance] se résumera à une seule personne, bien moins formée à la responsabilité de deux vies humaines", selon les deux organisation professionnelles.
Des arguments réfutés par le Collège national des sages-femmes (CNSF) ! A propos de l’insuffisance de présence médicale dans les maisons de naissances, il pointe "la liste des maternités où il n’y a pas de médecins 24 heures/24 sur place mais d’astreinte opérationnelle à son domicile", et, à propos du suivi de la grossesse et du post-partum, il rappelle que "le suivi de la grossesse au-delà de sept mois ni l’accouchement ne figure [pas] au référentiel métier des gynécologues médicaux".
Bref, entre ces deux professions de santé, la hache de guerre ne semble toujours pas enterrée…
Source : lequotidiendumedecin.fr