Plagiocéphalie : un problème de santé publique
Le « crâne plat », vous connaissez sûrement ! Les bébés, dont le couchage sur les dos est devenu la norme pour limiter les risques de mort subite du nourrisson, souffrent en revanche souvent de ce petit souci. En effet, leurs crânes, pas encore soudés, restent très malléables ; s'ils ne changent pas de posture régulièrement, ils risquent la déformation et l'aplatissement.
Au-delà de l'esthétique, la plagiocéphalie peut provoquer des maux plus inattendus, comme des déformations de la mâchoire, des scolioses, des douleurs dorsales, des problèmes de posture... Autant de pathologies qui ne sont en général détectées que bien plus tard !
Pourtant, le problème est réel : une association de patients, Le Lien, a donc saisi la HAS, en s'appuyant entre autres sur une étude canadienne de 2004 démontrant que 16% des bébés de 6 semaines avaient la tête plate, et même 19,7% à 4 mois ! Le Lien déplore le manque de chiffres en France, ainsi que l'attitude de nombre de pédiatres.
Ils sont en effet nombreux à refuser d'aborder le sujet, en craignant que les parents n'appliquent plus aussi strictement les consignes de couchage sur le dos. l'Association nationale des centres référents sur la mort inattendue du nourrisson (Ancremin), dénonce même toute tentative d'alternative (couchage sur le côté, recours à des coussins spéciaux), au risque d'augmenter le risque de MSN (Mort Subite du Nourrisson). Selon l'Ancremin, l'utilisation sur de bien trop longues périodes de la journée de sièges non adaptés, comme les coques siège auto, seraient davantage à blâmer dans l'explosion du nombre de cas de plagiocéphalie.
La HAS a donc décidé d'élaborer des documents d'information à l'attention des professionnels et des parents, pour tenter de prévenir les risques ; Le Lien espère, quant à lui, la mise en place d'un dépistage pris en charge par l'Assurance Maladie. Votre bébé souffre de plagiocéphalie ? Pas de panique : avant 6 mois, tout peut rentrer dans l'ordre. Consultez un kinésithérapeute ou un ostéopathe et parlez-en avec votre pédiatre.