Petits déjeuner gratuits et places en crèches : le plan pauvreté a été dévoilé
1015 euros par mois par individu. Ce chiffre correspond au seuil de pauvreté en France. 9 millions de Français vivent actuellement sous ce seuil et sont donc considérés comme pauvres. Sur ces 9 millions de personnes, 3 millions sont des enfants.
Quand on naît pauvre, les statistiques montrent qu'il faudra 180 ans, soit l'équivalent de 6 générations pour pouvoir entrer dans la classe moyenne. C'est ce qu'on appelle le déterminisme social.
Pour lutter contre cet était de fait, le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé un plan de lutte contre la pauvreté, déclarant « être pauvre ce n'est pas une situation, c'est un combat de chaque instant pour survivre ».
La cantine à 1 euro et les petits déjeuners offerts
Parce qu'en un enfant de famille pauvre a moins accès à une alimentation de qualité, et que trop d'enfants arrivent en classe le ventre vide, le gouvernement annonce pour tous les enfants pauvres un accès à la cantine plus universel.
Concrètement, il s'agit de proposer un repas à 1 euro par jour et par enfant aux familles les plus modestes. Pour aider les communes à financer ce projet, l'état devrait débloquer des fonds publics.
Par ailleurs, comme cela était prévu, des petits déjeuners seront offerts aux enfants des écoles et des lycées REP +.
L'éducation, une priorité
Par ailleurs, l'éducation est également un axe sur lequel mise le gouvernement pour lutter contre la reproduction de la pauvreté.
Le président a rappelé que dans les zones d'éducation prioritaires les classes de CP et de CE 1 ont été dédoublées pour permettre aux enfants les moins aisés de mieux apprendre.
Parce que, là encore, les chiffres sont édifiants : 1 enfant pauvre de 4 ans, maîtrise 2 fois moins de mots qu'un enfant de classe aisée. C'est à partir de ce constat qu'à partir de la rentrée 2019, l'instruction sera obligatoire à partir de 3 ans, contre 6 ans aujourd'hui.
Une évolution des modes de garde
Le plan pauvreté comprend également un volet sur les modes de garde. D'abord, les formations des professionnels de la petite enfance seront développées dès 2019, et comprendront notamment des formations sur le développement cognitif des enfants : langage, empathie, etc. Le CAP petite enfance sera entièrement refondu.
Ensuite, le président de la République annonce une augmentation des places en crèches, en aidant les communes à construire de nouveaux lieux de garde collectives. L'état souhaite ainsi que les familles les plus pauvres aient accès aux crèches. Actuellement seuls 5% des enfants de familles modestes mettent leurs enfants en crèches, contre 22% des enfants de classes plus aisées.
Enfin, les aides pour la garde d'enfants seront désormais versées directement. Le système actuel demande une avance de frais, ce qui n'est pas gérable pour les familles les plus pauvres.
Le président a paraphrasé St Exupéry en déclarant «il y a dans chaque enfant un Mozart qu'on assassine, parce que, collectivement, nous décidons qu'il ne pourra pas devenir Mozart »...ne reste plus à savoir si ce plan pauvreté, qui n'est pas le premier, sera plus efficace que ceux de ses prédécesseurs.