Nouveau dépistage de la trisomie 21 : déjà des réticences
Nus vous en parlions en avril dernier : un nouveau test de dépistage de la trisomie 21, précoce et non invasif, venait alors de recevoir le feu vert du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) pour sa mise en place en France. Consistant en une simple prise de sang réalisée autour de la 11e semaine d’aménorrhée, ce mode de dépistage s’appuie sur l’analyse de fragment d’ADN fœtal présent dans le sang maternel. La promesse : un diagnostic plus précoce et plus sûr permettant d’éviter l’amniocentèse.
Seulement, selon le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF), généraliser ce test à toutes les futures mamans pourrait être risqué. En effet, il s’avère que dans 2 à 5% des cas, les résultats ne sont pas interprétables avec certitude ! Ce qui entraînerait deux risques : celui d’une prise de décision trop rapide par les parents, qui pourraient avoir recours à l’IVG sans être certains que le résultat soit positif, et celui entraîné par la poursuite des examens pour en avoir le cœur net : dosage des marqueurs sériques, puis, éventuellement, amniocentèse. Des examens en série qui ont un coût non négligeable, sans parler du risque de fausse couche engendré par l’amniocentèse (0,5% à 1% des cas) !
Bref, les professionnels recommandent pour l’heure de ne proposer le dépistage sanguin qu’aux femmes dont l’examen des marqueurs sériques, combiné à d’autres observations (âge maternel, antécédents…) indique un réel risque de trisomie 21. Si, pour ces futures mamans, le test sanguin revient négatif, on pourra alors se passer de l’amniocentèse, puisque cela revient à dire que le risque détecté préalablement par les moyens de dépistage classiques est divisé par 50 ! S’il est positif, en revanche, les investigations devront être poussées plus loin.
Source : sante.lefigaro.fr