Natalité : les Français font de moins en moins d'enfants
758 000 bébés ont vu le jour en 2018. C'est 12 000 de moins qu'en 2017 et 60 000 de moins qu'en 2014. L'Insee a publié, comme tous les ans, son bilan démographique.
La France, championne d'Europe de fécondité
Alors comment expliquer ces chiffres et cette baisse ? Tout d'abord, la France reste tout de même, malgré cette baisse constante, le pays le plus fécond d'Europe.
A titre de comparaison, la Suède fait 1,85 enfant par femme, l'Irlande 1,81, le Royaume-Uni 1,79, l'Allemagne 1,60, l'Italie et l'Espagne, 1,34 enfant par femme.
La France reste championne d'Europe de fécondité notamment grâce aux politiques familiales plus incitatives que dans d'autres pays d'Europe. Interrogé dans Le Monde, Laurent Toulemon, chercheur à L'Ined explique que les Français se sentent protégés par le système « Même si ce n'est pas la raison pour laquelle ils choisissent de faire des enfants, les couples savent qu'ils pourront travailler relativement rapidement après une naissance, et qu'ils ne seront pas obligés de payer un prix très élevé pour les études ».
Les Français font des bébés de plus en plus tard
La baisse de la natalité en France a plusieurs causes. La première d'entre elle est, sans doute, liée au fait que les Français ont leur premier enfant de plus en plus tard. En 2018, l'âge moyen de maternité était de 30,6 ans, soit 4 ans plus tard que dans les années 1980.
Cet âge plus tardif pour faire le premier enfant, entraîne, mathématiquement, la baisse des possibilités d'avoir une famille nombreuse.
La crise économique décourage les familles
Avoir un enfant ça coûte cher. Cette explication, économique, est, selon l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) une des causes qui expliquerait cette baisse de l'indice de fécondité.
En effet, selon l'UNAF les « politiques publiques qui concernent les parents n'ont cessé d'être dégradées », « Les familles ont subi à la fois des réductions de leurs prestations monétaires (prestations d'accueil du jeune enfant, indemnisation du congé parental, allocations familiales...), des hausses fiscales (augmentation de la TVA, dégradation du quotient familial de l'impôt sur le revenu...) et des augmentations de tarifs pour l'accès aux services locaux (cantines, transports scolaires, accueil périscolaire...)(...) , ces orientations des politiques publiques nourrissent des frustrations et créent le sentiment d'être mis à contribution, toujours davantage, sans compensation par rapport aux efforts demandés ».