Médicaments : prudence pendant la grossesse
Pas facile donc de s'y retrouver entre les différentes substances et de définir les risques réels de certains médicaments sur le marché. Les différentes agences de surveillance sanitaire éditent ponctuellement des listes des médicaments sous surveillance comme celle de l'Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) publiée en août dernier ou de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ) qui a rendu publique une liste de 77 médicaments sous surveillance ainsi que les 12 familles de médicaments faisant également l'objet d'une surveillance renforcée.
Par ailleurs, après la mise sur le marché d'un nouveau médicament, une pharmacovigilance est indispensable pour repérer ses risques potentiels.
Pendant la grossesse, la prise de médicaments est particulièrement surveillée et ne doit s'effectuer que sur avis médical. En effet, encore trop d'enfants naissent avec des malformations (env 2 à 3 %) dont 4 à 5 % d'entre elles seraient imputables à la prise de médicaments in utero.
Les risques pendant la grossesse varient en fonction de l'avancée de celle-ci.
Pendant la période embryonnaire de huit semaines, fausses-couches, malformations et altérations fonctionnelles peuvent survenir. Après la huitième semaine, lors de la période fœtale, les risques deviennent essentiellement fonctionnels.
De nombreux médicaments sont interdits, en raison de leur effet tératogène sur le futur enfant. Certaines substances sont à proscrire surtout pendant les deux premiers mois de grossesse :
- Acide valproïque (Dépakine®, Dépamide®, Dépakote®)
- Acitrétine (Soriatane®)
- Antimitotiques, (Méthotrexate, Cyclophosphamide)
- Isotrétinoïne par voie orale (Contracné®, Curacné®, Procuta®, Roaccutane®)
- Misoprostol (Cytotec®, Gymiso®)
- Mycophénolate (Cellcept®)
- Thalidomide
Certains médicaments tératogènes peuvent toutefois être administrés en cours de grossesse en raison de leur bénéfice thérapeutique. Ils doivent néanmoins faire l'objet d'une surveillance médicale.
C'est le cas de certains antiépileptiques, à base de:
- Carbamazépine (Tégrétol®)
- Phénobarbital (Gardénal®)
- Topiramate (Epitomax®)
- Lithium (Neurolithium®, Téralithe®)
et d'anticoagulants oraux :
- Warfarine (Coumadine®)
- Acénocoumarol (Sintrom®)
- Fluindione (Préviscan®)
- Carbimazole (Néomercazole®)
Enfin, des médicaments sont clairement contre-indiqués pendant la vie foetale, soit à partir du troisième mois de grossesse. C'est le cas des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et inhibiteurs de Cox2 tels que :
- Ibuprofène (Advil® ...)
- Kétoprofène (Profenid® ...)
Et encore, d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et antagonistes de l'angiotensine 2 :
- Captopril (Lopril® ...)
- Losartan (Cozaar® ...)