Ma relactation
"Je suis l'heureuse maman d'un petit garçon, Lucas, qui est né en avril. La grossesse s'est merveilleusement bien passée mais l'accouchement n'a pas été un long fleuve tranquille.
Après la naissance, nous avons été séparés. Lucas est parti en néonatologie. Le lendemain à 11 heures nous avons enfin pu être réunis.
Alors que pendant la grossesse, allaiter ne me disait pas plus que ça, lorsque j'ai mis mon bébé au sein pour la première fois, ça a été une évidence. Allaiter était merveilleux !
Enfin, mon bébé était près de moi. L'allaitement, c'était le nourrir et lui faire un câlin en même temps. J'avais besoin de ce corps à corps retrouvé.
Coup de blues et arrêt de l'allaitement
4 mois ½ se sont écoulés avant que j'ai un gros coup de blues : contrecoup de l'accouchement, suite de couches difficiles, l'impression d'avoir un bébé toujours collé à moi...On m'a conseillé d'arrêter l'allaitement, ce que j'ai fait. Pendant un mois, j'ai nourri mon enfant au biberon, jusqu'à ce que Lucas déclare une allergie au lait de vache.
Les médecins n'étaient pas d'accord entre eux, certains conseillaient le lait de riz, d'autres un lait de vache, mais hypoallergénique. Ces solutions ne me convenaient pas.
Je m'en voulais d'avoir arrêté l'allaitement, surtout que ce n'était pas vraiment ce que j'avais voulu, mais j'étais tellement perdue à cette période que j'ai simplement écouté les conseils des autres.
Alors, j'ai pressé sur mes seins pour voir s'il "restait quelque chose" après un mois d'arrêt. Quelques gouttes sont sorties ! Là, je me suis décidée à reprendre l'allaitement. Je me suis beaucoup renseigné et j'ai été soutenue par une conseillère en allaitement et une maman bénévole de la Leche League.
La relactation : de l'envie et de l'accompagnement
J'ai tiré mon lait 6 fois par jour avec un tire-lait électrique, pour restimuler mes seins.
J'ai banni le biberon et je mettais mon enfant au sein régulièrement.
Comme je n'avais pas assez de lait, je le mettais au sein avec un DAL : C'est un dispositif d'aide à l'allaitement, un récipient où l'on met du lait et qui a des tuyaux au bout. On place les tuyaux sur le sein et l'enfant tête ; si le sein produit du lait, il en reçoit, et en plus il reçoit ce que contient le récipient du DAL.
Je passais mes journées à tirer mon lait, le mettre au sein... Mais c'était devenu une obsession, il fallait que j'y arrive pour la santé de mon bébé ! Et j'ai réussi. Chaque jour, au tire-lait, j'arrivais à avoir un peu plus de lait.
Après 1 mois ½ de relactation, j'ai réussi à enlever le DAL et mon bébé a tété sans cet objet bizarre et dérangeant, mais qui nous a bien aidé.
Cette relactation a demandé beaucoup de courage. C'est la première fois que j'ai été aussi déterminée dans ma vie, mais pour mon enfant, je me sentais capable de soulever des montagnes. Pour moi c'est la plus belle chose que j'ai faite pour mon fils.
Tout est possible en allaitement, comme dans la vie, il suffit de s'en donner les moyens !
J'aimerai remercier Tante Cécile de m'avoir dit qu'en Afrique les relactations étaient fréquentes, Stéphanie, maman bénévole de la Leche League, pour son oreille attentive et le formidable travail qu'elle fait avec les mamans, et Corine, conseillère en allaitement, pour ses précieux conseils."