Lutter contre le burn-out parental
Le burn-out parental, quand être parent est une souffrance
Parentepuise.com, côté léger et lifestyle ; parentàbout.be, côté prévention et information : l'existence même de ces sites internet à succès confirme l'incontestable réalité de l'épuisement parental, pouvant amener à un véritable burn-out. Mais de quoi parle-t-on réellement ?
Le syndrome de burn-out est désormais reconnu : il intervient quand la personnes concernée « craque » à force de surcroît de travail : crise d'angoisse, chutes de tension, dépression, palpitations, larmes, malaises... Mais le burn-out ne se cantonne pas à l'univers feutré des bureaux et à celui du travail en général : on peut être concerné à domicile, en famille, là où on se sent le plus en sécurité. Le burn-out parental peut toucher indifféremment le père ou la mère, et ne dépend pas du nombre d'enfants. Pas la peine d'être à la tête d'une tribu pour être épuisé ! Pas la peine non plus de connaître une situation particulière (enfant porteur de handicap, par exemple). Bref, (presque) personne n'est à l'abri.
Les situations qui mènent au burn-out parental
Les quelques recherches déjà menées sur le sujet montrent malgré tout certains points communs entre les parents touchés par le burn-out : perfectionnistes, ils ont à cœur que tout soit parfait. Cela concerne aussi bien l'éducation de leur(s) enfant(s) qui doit être parfaite (nombreuses activités extra-scolaires, gros investissement sur la scolarité) que le quotidien qui se doit de coller à une réalité fantasmée : les loisirs sont dans l'air du temps, la maison parfaitement instagramable, les enfants « gravures de mode » et le régime équilibré. Tout ceci en perdant de vue l'essentiel : l'épanouissement personnel.
Stressé (car rien n'est jamais parfait !), frustré (car tant d'organisation demande un travail énorme et grignote le peu de temps disponible), fatigué, le parent cesse tout simplement d'en être un. Le burn-out guette !
Les symptômes du burn-out parental
- Un parent désinvesti : s'occuper des enfants, prendre du temps pour les écouter et pour en profiter n'est plus possible, à cause d'une usure psychique. Effondré par sa longue course à la perfection, le parent n'arrive plus à se contenter que du strict minimum : les repas, le coucher, le lever.
- Un parent épuisé : physiquement et psychiquement ! Les manifestations sont très similaires à celles de l'épuisement induit par un burn-out au travail : l'impression de ne plus parvenir à réfléchir, ne plus trouver ses mots, souffrir de brusques crises de larmes, d'irritabilité... Sans compter que les nuits ne semblent pas réparatrices et qu'on se lève aussi fatigué que la veille !
- Un parent malheureux : il se dévalorise et se culpabilise de ne pas être un « bon » parent, conforme à sa très haute exigence. Cette culpabilité nourrit son mal-être et son épuisement : un véritable cercle vicieux.
Détecter le burn-out parental
Pour éviter d'en arriver au burn-out et à la dépression, il est important de ressentir les premiers signes : ils sont tout à fait différents d'un simple « ras le bol » passager que tout le monde peut ressentir ! Côté maman, l'épuisement physique, les troubles de l'humeur et du sommeil, la course à la perfection qui persiste malgré tout, la perte de contrôle de soi face aux enfants sont les principaux signes. Les pères, eux, vont ressentir une tristesse vague et chercher à fuir le foyer et la vie de famille devenus synonymes de fatigue et de frustration. Il s'évade dans le travail, les loisirs...
Dans tous les cas, il est primordial de ne pas sous-estimer ces signes, même s'ils vous paraissent anodins ou bien liés à autre chose (le travail, des soucis personnels, etc.). Au fond, vous réalisez très bien que votre vie de famille est en cause !
La prise en charge du burn-out parental
N'hésitez surtout pas à consulter : d'abord votre médecin généraliste, qui saura être une oreille attentive. Tournez-vous aussi vers un.e psychologue qui saura détecter si vous êtes en situation de burn-out et vous aiguiller vers les solutions possibles : thérapie individuelle ou de couple, voire médication si l'angoisse est devenue intolérable.
La fréquentation de sites internet comme ceux cités plus haut, mais aussi de groupes de parents sur les réseaux sociaux ou de certains forums de discussion peuvent vous être d'un grand secours ; vous devez absolument revoir votre niveau d'exigence et de perfection à la baisse. Et vous n'y parviendrez pas seul ! Si le burn-out parental peut paraître anecdotique ou frivole, c'est parce que la plupart des parents confrontés à cette pathologie n'osent pas en parler ; elle est pourtant de plus reconnue, à tel point que la Belgique, par exemple, vient de lancer une vaste campagne d'information : site internet, tracts, affiches veulent sensibiliser les parents dont on estime qu'ils sont 12% à souffrir de burn-out dans le pays. Le premier pas vers une reconnaissance plus vaste ?