Lait infantile : les stratégies de Danone dénoncée par Cash Investigation
Sages-femmes corrompues, stratégies marketing douteuses, responsables muets... Le portrait dressé par l'émission Cash investigation sur les méthodes de vente de la société Danone en Indonésie fait froid dans le dos.
Des échanges informels
Dans le cadre d'une émission consacrée au marketing sans limite, les journalistes de France 2 ont enquêté en Indonésie sur les pratiques de la société Danone. La firme internationale pousserait les jeunes mamans à acheter le lait maternisé de la marque par l'intermédiaire de sages-femmes corrompues.
Ordinateurs, écrans plats, équipements médicaux, formations, cours de gym... Les sages femmes seraient remerciées par la marque pour inciter les jeunes mamans à consommer du lait maternisé. Les boites seraient glissées dans la valise de maternité et ramenées ensuite à la maison. Une excellente façon de déclencher ensuite l'acte d'achat.
La promotion du lait en poudre maternisé est pourtant dénoncée par l'OMS et interdite par le gouvernement indonésien. Mais selon les sages-femmes interviewées, « rien n'est écrit ou sur des feuilles volantes déchirées lorsque l'échange a eu lieu ».
L'entreprise refuse de communiquer
Dans les quartiers pauvres de Jakarta, de nombreux enfants souffrent de malnutrition. La consommation de lait en poudre, dès le plus jeune âge, les fragilise et augmente les risques de maladie. Déshydratation, malnutrition, la santé des enfants nourris au lait maternisé est beaucoup plus faible que celle des bébés allaités.
Contacté à plusieurs reprises par les journalistes, la direction de Danone refuse de répondre à leur questions et reste muette sur leur stratégie marketing. Dans l'émission, on voit d'ailleurs Emmanuel Faber, son président, se défiler lorsque Elise Lucet, qui mène l'enquête, l'interpelle...
Dans un courrier récent publié sur son site, Danone refuse les accusations lancées dans le reportage. La marque affirme soutenir l'allaitement maternel et agir en conformité avec les recommandations de l'OMS.