L'accouchement à domicile, une pratique toujours polémique
C'est la prise de « risques injustifiés » qui a conduit le Conseil départemental de l'Ordre d'Indre-et-Loire à déposer une plainte à l'encontre d'Isabelle Koening, sage-femme libérale pratiquant les accouchements à domicile (AAD) depuis de nombreuses années. Parmi les reproches adressés à la professionnelle, avoir tardé à acheminer certaines de ses patientes à l'hôpital dans le cadre de complications ou encore un défaut d'assurance. Elle encoure une radiation pure et simple.
Ce n'est pas la première fois qu'une sage-femme pratiquant l'AAD est poursuivie pour des motifs considérés comme excessif par, entre autres, l'Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL). L'accouchement à domicile est pourtant une pratique légale et reconnue ; mais les professionnels dénoncent de nombreux bâtons mis dans leurs roues, comme le coût exorbitant de l'assurance obstétrique (quasiment un an de salaire !) ou encore l'attitude des hôpitaux. En effet, toute sage-femme pratiquant l'AAD doit avoir la possibilité d'accéder librement au plateau technique de la maternité de son secteur, via un accord signé entre les deux parties. Ainsi, Isabelle Koening avait noué une convention avec la maternité de l'hôpital de Chinon, mais a expliqué que l'établissement acceptait très mal sa pratique, ce qui l'a amenée à dénoncer le partenariat.
L'ANSFL rappelle qu'à cause de ces difficultés, il ne reste plus en France que 60 sages-femmes libérales pratiquant l'accouchement à domicile. L'AAD, bien que ne concernant qu'1% des naissances annuelles en France, reste un choix alternatif à l'accouchement médicalisé que chaque femme devrait pouvoir effectuer en toute liberté. Le délibéré du procès d'Isabelle Koening est attendu avant le 14 juillet.