Endométriose : l'allaitement en prévention ?
La cohorte Nurses' Health Study II suit depuis 1989 la santé de quelques 72 000 femmes. L'enquête, menée par des chercheurs de l'université de Harvard (États-Unis), livre régulièrement des informations concernant l'apparition de maladies chroniques chez les personnes observées.
Ici, c'est en reliant des chiffres liés de l'allaitement maternel à d'autres concernant les diagnostics cliniques d'endométriose que les scientifiques se sont aperçu d'un rapport inattendu. En effet, il semblerait que chaque trimestre durant lequel une mère aurait allaité ferait chuter le risque pour elle de développer la maladie. Autrement dit, plus la femme allaite longtemps (et de préférence de manière exclusive), moins elle risque de souffrir d'endométriose.
On ignore toujours avec précision les mécanismes à l'origine de ce trouble, qui touche de très nombreuses femmes. Pour rappel, l'endométriose est liée aux cellules de l'endomètre, qui normalement tapissent la paroi de l'utérus et s'évacuent en se désagrégeant lors des règles. Dans le cadre de la maladie, ces cellules s'en vont coloniser d'autres organes internes : ovaires, intestins... Le tout occasionnant de fortes douleurs, des troubles du cycle menstruel et de grandes difficultés à concevoir un enfant.
Ici, les chercheurs supposent que ces résultats sont liés à l'aménorrhée (absence de règles) entraînée par l'allaitement ; leur but est maintenant de vérifier si l'allaitement peut aider les femmes souffrant déjà d'endométriose à diminuer leurs symptômes et à améliorer leur confort de vie.