Endométriose : cette maladie souvent ignorée qui touche 10 % des femmes
Une maladie douloureuse
En règle générale, le sang des règles et la muqueuse de l'utérus sont évacués de l'appareil génital féminin par le vagin. Pourtant, chez certaines femmes, ils ne s'écoulent pas vers l'extérieur et passent dans la trompe pour s'accumuler dans le ventre. Or, ce phénomène entraîne des douleurs aiguës et de très fortes contractions, dues principalement à la naissance de petits nodules d'endomètre.
Cette maladie inflammatoire et chronique se manifeste par des douleurs très violentes au moment des règles ainsi que lors des rapports sexuels. La plupart du temps, ces symptômes sont négligés et les femmes prennent seulement des antalgiques très puissants pour en atténuer les douleurs. Cela entraîne généralement un diagnostic tardif, rendant le traitement plus complexe, voire même la stérilité inéluctable.
Diagnostic et traitement
Selon une étude réalisée par une association américaine contre l'endométriose, environ 99 % des femmes souffrant de douleurs pelviennes attendent 10 ans avant d'être diagnostiquées. Problème ! Le médecin a besoin d'un examen approfondi de la patiente et d'un entretien détaillé avec elle pour confirmer qu'elle souffre ou pas d'endométriose. Une échographie ainsi qu'une IRM permettent par ailleurs d'affiner le diagnostic. À l'heure actuelle, il n'existe pas de traitement spécifique pour guérir de cette maladie. Mais afin de soulager les douleurs, la prise d'antalgiques et d'anti-inflammatoires est souvent la voie choisie par les médecins.
Dans le cas où la maladie en est encore à un stade peu avancé, le praticien peut prescrire une pilule progestative sans œstrogènes. Prise en permanence, ce médicament permet d'atténuer la douleur et d'arrêter la progression de la maladie. Si l'endométriose est à un niveau avancé et qu'elle a adhéré à d'autres organes, il est possible d'envisager une opération. Le but de cette intervention est d'enlever les nodules inflammatoires. Toutefois, cela n'exclut pas le risque de récidive qui est d'environ 10 % par an, selon le docteur Sauvanet, chef de service de chirurgie gynécologique au centre de l'endométriose de l'Hôpital Paris Saint-Joseph.