Diabète gestationnel et autisme : une corrélation possible selon les chercheurs
Une étude d'envergure sur le diabète
D'après l'INSERM, la France compte 100 000 jeunes âgés de moins de 20 ans souffrant d'un trouble envahissant du développement (TED), dont 30 000 cas d'autisme infantile. Cette étude effectuée par des chercheurs américains porte sur 322 000 enfants nés entre 1995 et 2009, après 28 à 44 semaines de grossesse. Elle devrait intéresser les femmes enceintes et le corps médical.
Après cinq ans et demi d'investigation, les chercheurs ont constaté que les mères souffrant de diabète gestationnel avant la 26e semaine de grossesse présentaient 42 % de risque supplémentaire de mettre au monde un enfant autiste. Or, selon Anny Xiang, coauteur de cette étude, le développement et le fonctionnement des organes du nouveau-né peuvent être durablement affectés par l'exposition du fœtus à l'hyperglycémie de la mère.
Un lien avéré, mais pas de preuves
Les chercheurs de Kaiser Permanente tiennent cependant à préciser que ces résultats sont tirés d'une étude d'observation. De ce fait, ils ne sont pas en mesure de prouver scientifiquement le lien entre autisme et diabète pendant la grossesse. Par ailleurs, ils soulignent que le diabète gestationnel de la mère après la 26e semaine de grossesse n'a pas d'incidence systématique sur le risque d'autisme chez l'enfant.
La mise en œuvre d'un dépistage précoce de l'autisme chez l'enfant dont la mère a souffert de diabète avant la 26e semaine de sa grossesse est ainsi fortement indiquée. En outre, il est important d'effectuer un suivi médical de la mère, qui risque de rencontrer des problèmes durant sa grossesse et au moment de l'accouchement. Après sa naissance, l'enfant peut également présenter un surpoids pouvant nuire à sa santé. Il faut souligner que le diabète gestationnel peut se soigner facilement en suivant un régime adapté.