Deuil périnatal : le risque dépressif subsiste parfois pendant 3 ans
Trois ans pour se remettre de la naissance d'un bébé décédé ou mort-né. C’est ce qu’affirme une étude américaine rendue publique par la revue Paediatric and Perinatal Epidemiology, qui rappelle que les conséquences sur la mère d’un pareil évènement sont très profondes. À tel point que le risque de dépression persisterait pendant trois ans, et ce quelles que soient les tendances de la mère à la dépression.
10 naissances sur 1000 en France
En France, le deuil périnatal concerne près de dix naissances sur 1.000, un taux parmi les plus élevés d'Europe. Le phénomène touche ainsi à la fois les mères ayant recours à une interruption médicale de grossesse, pratiquée à n'importe quel terme de la grossesse, mais aussi celles victimes de fausses couches ou de décès d'enfants in utéro ou pendant l'accouchement.
Favoriser l'accompagnement psychologique
À noter que l'étude a suivi près de 800 femmes, de 6 mois à 3 ans après leur accouchement. Parmi elles, 272 avaient mis au monde un enfant décédé. Deux ans plus tard, 17,6% d'entre elles souffraient encore de dépression, contre seulement 1,9% des mamans de nouveau-nés en bonne santé.
Les chercheurs qui ont réalisé l'étude mettent en évidence l'importance du suivi psychologique de la mère pendant plusieurs années. Il existe en France des groupes de paroles et des associations qui aident les familles à faire face. Et de souligner que lorsque le berceau est vide, la souffrance est intense, et le deuil long et très difficile à vivre émotionnellement. Or, dans pareil cas de figure, il n’est pas rare que le couple ne résiste pas au choc.