Des parents voulaient appeler leur bébé Jihad, le juge choisit Jahid
Début août 2017. Un couple dont le bébé vient de naître le déclare à l'état civil. Problème il souhaite prénommer leur fils nouveau-né Jihad.
La mairie de Toulouse avait à l'époque signalé le cas à la justice. Le Procureur de la république, avait suivi l'officier d'état civil et saisi le juge aux affaires familiales. Le tribunal, dans ce cas, est autorisé légalement à changer le prénom de l'enfant.
Mais on ne peut pas appeler ses enfants comme on veut ?
Si, en France, il n'y a de liste de prénoms interdits. Cependant la loi, par l'article 57 du Code civil, précise que si le prénom choisi par les parents est contraire aux intérêts de l'enfant, il peut être changé par la justice qui « attribue (...) à l'enfant un autre prénom qu'il détermine lui-même à défaut par les parents d'un nouveau choix ».
Mais que veut vraiment dire Jihad ?
Aujourd'hui, avec l'actualité on entend le mot « jihad » comme signifiant « Guerre Sainte ». Or, en arabe, Jihad signifie « effort ».
Interrogé par Actu Toulouse, Abderrahmane Oumachar, cofondateur du Centre Toulousain de la Spiritualité Musulmane explique : « le Jihad est une notion fondamentale en Islam. Elle a été faussement traduite par « guerre sainte » dans notre imaginaire collectif et dans les esprits de certains courants violents...
Ce mot signifie l'effort pour accomplir le bien, tel un médecin qui sauve des vies. C'est une forme d'exigence à l'égard de soi et d'excellence dans la façon d'être. Cela n'a donc rien à voir avec l'image véhiculée par les médias et pratiquée par des criminels se réclamant de l'islam ».
Alors qu'a décidé la justice ?
Le Tribunal de Grande Instance, le 13 avril dernier a décidé que dans les faits, et au vu du contexte actuel et de l'actualité, le prénom Jihad était bien contraire aux intérêts de l'enfant.
Ainsi, le juge a décidé de changer officiellement le prénom du petit garçon, en inversant deux lettres. Le bébé s'appelle désormais Jahid. Ses parents souhaitent continuer à l'appeler Jihad. Ils pourront le faire « à l'oral » mais sur tous ses papiers officiels, ce ne sera plus le cas.