Des cantines gratuites pour les familles les plus pauvres ?
Une enquête de 2017 du Cnesco, le Conseil national d'évaluation du système scolaire montre qu'en moyenne, 40% des élèves de collège issus des familles les plus pauvres ne mangent pas à la cantine, alors qu'ils ne sont que 22% dans les familles favorisées, et 17% dans les familles très favorisées.
Avec un prix moyen de 3,40 euros par jour et par enfant, la cantine scolaire peut effectivement représenter un gros budget pour les familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté.
Pour permettre à tous les enfants de pouvoir manger à la cantine, des députés de La République en Marche (LREM) ont déposé le 19 février 2018, une proposition de loi proposant la gratuité de la cantine pour les élèves les plus pauvres.
Comment ça marche ?
Les députés proposent que le prix de la cantine se base sur le modèle de calcul de l'impôt sur le revenu. Le prix de la cantine scolaire serait progressif avec 5 tranches minimum indexé sur le quotient familial.
Par ailleurs, les familles dont le revenu fiscal de référence serait inférieur ou égal à 7800 euros (le seuil de pauvreté) se verraient exonérées.
La proposition de loi est portée par le député d'Ille-et-Vilaine et cosignée par 26 autres députés LREM.
Comment la cantine scolaire gratuite serait financée ?
Ce sont les collectivités territoriales qui sont en charge des cantines scolaires : les mairies pour l'école, les départements pour le collège et les régions pour les lycées.
La gratuité des cantines pour les familles les plus pauvres seraient donc une perte potentielle d'argent pour les collectivités.
Les députés, dans leur proposition de loi prévoient que le manque à gagner sera compensée par l'augmentation de leur dotation globale de fonctionnement. Cette mesure ne devrait donc rien coûter aux autres parents.
Pour le moment, aucune date n'est fixée pour l'examen de la loi. Cependant, elle semble plutôt aller dans le sens de l'Histoire.
En effet, en 2016, l'Assemblé nationale avait déjà fait un premier pas en garantissant l'accès de tous les enfants à la cantine sans « aucune discrimination selon leur situation ou celle de leur famille ».