Dépakine pendant la grossesse, vers un nouveau scandale sanitaire ?
L'igas (Inspection générale des affaires sociales) a été saisie ce mardi par la ministre de la Santé Marisol Touraine pour mener une enquête sur le valproate, un anti-épileptique, connu sous le nom de Dépakine. Le médicament pourraient être dangereux pour les femmes. Absorbé pendant la grossesse, il serait, en effet, responsable de malformations à la naissance et de troubles du développement. Autisme, retard d'acquisition du langage ou de la marche auraient été observés dans 30 à 40% des cas.
Des risques identifiés depuis 1982
Le valproate a été commercialisé en 1967 par le laboratoire Sanofi. Ses risques, liés à ses conditions d'utilisation, sont révélés en 1982, par la revue médicale The Lancet.
Le médicament continue pourtant a être prescrit aux femmes enceintes, en dépit de 54 fœtus ou enfants décédés, entre 1986 et 2015 et de 377 cas de malformations, selon les chiffres publiés par le Figaro.
En 2006, le Vidal déconseille enfin l'utilisation de la molécule pendant la grossesse, mais les naissances avec malformations se poursuivent.
Il faudra attendre juin 2015, pour que les femmes enceintes soient informées de ses risques par l’intermédiaire d'une brochure éditée par l'ANSM (Agence du médicament).
Recenser le nombre de malformations
«L'Igas me remettra son rapport a la fin du mois de septembre. A partir de là, nous verrons comment renforcer les mécanismes d'information ou réfléchir aux recommandations de prescription de ce médicament», a indiqué Marisol Touraine.
La ministre a, en outre, demandé à l'ANSM et à l'Assurance maladie de recenser les enfants exposés in utero au valproate, atteints de malformations ou souffrant de troubles neuro-comportementaux.
Pour l'heure, les dépôts de plaintes se multiplient, auxquelles Sanofi aura à répondre.
Un scandale qui ne fait que commencer...