Bébé ne fait pas ses nuits : pourquoi ?
Avant 6 mois : distinguer le jour de la nuit
Vous y êtes préparée : même si vous espérez secrètement que votre bébé fera partie de cette infime minorité d’enfants de rêve qui « font leurs nuits » dès la maternité (il paraît qu’ils existent…), vous savez que les premières semaines avec votre tout petit seront synonymes de nuits hachées. A peine venu au monde, il doit en effet découvrir et assimiler le rythme circadien (l’alternance jour/nuit) et le fait ne plus être nourri en continu, et par conséquent, d’être réveillé par la faim ! Plutôt rude…
Bref, à moins de 6 mois, il est capital pour votre tout petit de bien comprendre l’alternance jour/nuit : c’est la clé pour qu’il parvienne à « faire ses nuits », c’est-à-dire enchaîner 5 à 6 heures de sommeil interrompu. Aidez-le en instaurant un rituel du coucher, en installant une vraie pénombre, en chuchotant, en réduisant les bruits de la maison au maximum… Même très petit, bébé a besoin de savoir que la nuit est propice au sommeil !
Lors des réveils nocturnes pour les repas, essayez de maintenir cette atmosphère sombre et feutrée au maximum pour ne pas rompre l’ambiance de sommeil. L’idéal restant de ne pas avoir besoin de totalement « réveiller » bébé en le sortant de son lit, voire en le changeant de pièce… Pas toujours facile, notamment si vous donnez le biberon !
Habituellement, bébé fera ses nuits autour de 4 à 5 mois. Mais il peut arriver qu’il mette plus de temps ; le problème est alors ailleurs…
Au-delà de 6 mois : se poser les bonnes questions
Bébé a plus de 6 mois et ne fait toujours pas ses nuits ? Il faut tout d’abord éliminer les causes physiologiques. Un bébé de petits poids ou prématuré peut avoir besoin plus longtemps que les autres d’être nourri en cours de nuit. Il convient également de faire le point avec votre pédiatre sur l’existence d’un éventuel reflux gastro-œsophagien qui serait passé inaperçu, ou bien encore d’une douleur, quelle qu’en soit l’origine.
Une fois ces pistes écartées, on constate souvent deux situations qui amène bébé à ne pas parvenir à dormir paisiblement :
- Un conditionnement trop interventionniste au sommeil : en d’autres termes, si vous avez habitué bébé à s’endormir exclusivement dans vos bras, par exemple, ou dans votre lit, avec la lumière ou encore avec de la musique. Lors de ses micro-réveils nocturnes (jusqu’à 2 ans environ, âge où l’enfant acquiert le sommeil profond, ils sont très fréquents), il va forcément chercher ses repères pour se rendormir ! Lui apprendre à s’endormir et à se rendormir seul est important pour son propre confort… Et le vôtre !
- Le stress parental. Le sommeil est une source d’angoisse pour vous ? L’idée de le laisser seul dans la nuit est synonyme d’inquiétude ? Essayez-vous de cacher vos sentiments ? Même très jeune, votre bébé sait se rendre compte que quelque chose ne va pas. Eponge émotionnelle, le tout petit va intégrer que nuit équivaut à angoisse pour vous, et donc pour lui. Dans ce cas, il est conseillé de déléguer le couchage à une personne plus zen ; quant à vous, prenez le temps de travailler sur le « pourquoi » de vos sentiments, éventuellement avec un professionnel.
Dans le doute, consultez en premier lieu votre pédiatre et sachez que nombre de services hospitaliers pédiatriques proposent une consultation spécialisée dans le sommeil des tout petits. Ne négligez pas ce type d’aide : des nuits perturbées qui durent nuisent à la santé de votre bébé, mais pas seulement ! Le manque de sommeil est usant physiquement et psychologiquement pour les parents. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter en famille.