Allaiter, c'est pas si compliqué ?
À vrai dire, je ne me suis jamais posée la question à savoir si je voulais donner le sein ou le biberon à mon bébé.
L'allaitement a toujours été une évidence.
Je suis tombée enceinte et je ne me suis jamais posée la question. J'ai suivi comme la plupart d'entre vous les cours de préparation à l'accouchement.
Forcement, dans les thèmes abordés, nous avons parlé de la façon de nourrir son enfant... Mais pas une seule seconde le biberon n'a été évoqué. C'était l'allaitement, point final ! Si tu voulais avoir des informations sur le biberon, ce n'était pas ici qu'il fallait poser les questions... J'ai trouvé cela un peu bizarre et choquant.
C'est donc une honte ou mal vu de donner le biberon ?
Bref, nous avons donc vu les nombreux avantages de l'allaitement, et pas les inconvénients, que j'ai pu découvrir par moi même en temps voulu !
Avant l'arrivée de bébé, j'ai donc acheté des téterelles, de la crème apaisante pour les crevasses, des compresses à mettre dans les soutifs, des soutiens-gorge d'allaitement, des hauts larges et des hauts boutonnés devant... J'étais prête. Enfin je le croyais !
Arthur est né, et tout de suite, il a été mis au sein, et tout de suite... il n'a pas réussi.
La première nuit, il ne s'est pas réveillé, n'a pas réclamé à manger. La première journée, pareil, et malheureusement personne n'avait l'air de s'en soucier...
En fin de première journée, une puéricultrice m'a dit qu'il fallait que j'essaye plus. Mais Arthur n'y arrivait pas. Et moi je ne comprenais rien. J'étais persuadée que cela se faisait naturellement, j'étais persuadée que je savais, que j'étais prête...
En fin de journée, une autre puéricultrice m'a dit d'utiliser ma téterelle, et que je devais le réveiller dans la nuit pour le nourrir. J'ai donc réveillé mon ange paisiblement endormi. J'ai mis ma téterelle et je l'ai mis au sein.
Arthur a commencé à téter ; j'ai été soulagée, jusqu'au moment où j'ai vu du sang sur le coté de sa bouche. Une vision d'horreur ! J'ai eu si peur... J'avais bien ressenti une douleur, mais Arthur tétait enfin. Tant pis pour la douleur ! J'ai finalement écarté mon nourrisson : j'avais le téton en sang... Et là, j'ai craqué pour la première fois.
J'étais inconsolable. J'étais seule dans la nuit, les couloirs vides, mon bébé dans les bras...
J'ai finalement appelé une puéricultrice. Elle a eu du mal à me comprendre. Entre mes sanglots et mon espagnol pas vraiment top, j'ai réussit à lui faire comprendre que la situation ne pouvait plus durer. Ce n'était pas possible, pas dans ces conditions ! L'allaitement n'est pas censé être une chose naturelle ? Pourquoi je n'y arrivais pas ?
Je me suis sentie incapable, malheureuse, impuissante. Je n'arrivais pas à nourrir mon enfant !
La dame n'a pas beaucoup parlé. Elle a soulevé Arthur en haut de mon sein et m'a dit qu'il glisserait tout seul vers mon téton. Il l'a fait ! Il a tété. Sans téterelle, pendant de longues minutes, peut-être des heures. Je ne m'en souviens plus, j'étais si triste et fatiguée...
La puéricultrice est revenue quelque temps après, mais j'étais trop fatiguée pour répondre à ses questions. Elle a compris. Elle est partie.
Le lendemain, une puéricultrice géniale m'a beaucoup aidé. M'a rassurée, m'a montré comment faire, et j'ai enfin commencé à apprécier l'allaitement ! Je pouvais enfin nourrir mon enfant et je n'ai plus jamais eu mal.