Alimentation : l'argument santé, inefficace pour les enfants
Dire à une enfant qu'un aliment qu'il refuse est bon pour la santé serait contre-productif, selon un article de la revue Journal of Consumer Research ! Cela serait particulièrement vrai pour les tout petits d'âge préscolaire. Problème : c'est aussi à cet âge que les goûts s'affirment, que la néophobie alimentaire bat son plein et que les caprices à table sont légion...
Selon différents chercheurs, si l'on dit à un enfant que tel aliment est bon pour la santé, il partira du principe qu'il est en réalité...mauvais. L'esprit de contradiction ! "Les enfants d'âge préscolaire pensent que la nourriture ne peut servir deux objectifs, qu'elle ne peut pas à la fois leur procurer une meilleure santé et être délicieuse", déclare le professeur Ayelet Fishbach de l'université de Chicago, et principal auteur de l'étude. En d'autres termes : ces carottes ne peuvent pas à la fois être tellement bonnes, et en plus, m'aider à bien grandir. Impossible, il y a un piège !
Mais pourquoi les petits raisonnent-ils de cette façon ?
Les raisons profondes ne sont pas encore très claires, mais selon plusieurs tests menés sur de jeunes enfants, il semble qu'il s'agisse d'un mode de pensée que tous connaissent à un moment ou à un autre. Exemple : on leur lit l'histoire d'une petite fille qui mange un goûter. Dans une version, elle choisit ses aliments parce qu'ils sont bons pour la santé ; dans une autre, elle choisi ceux qui ont le meilleur goûts, et enfin, dans la dernière version, elle n'explique pas son choix.
Interrogés, les enfants ont répondu qu'ils préféraient les histoires où la nourriture était bonne à manger, ou encore celle où les raisons du choix n'étaient pas explicités. Conclusion : plutôt que d'insister sur les bénéfices "santé" des aliments devant lesquels vos petits rechignent, contentez-vous de dire qu'ils sont délicieux, point ! Et en plus, c'est sûrement vrai...