Monsieur avait, sois disant, pris sa journée. Vers 7h du matin on se rend donc à l'hôpital. Comme vous le savez peut être les IVG sont dans le même service que la maternité... Tout à donc commencé dans la salle d'attente où un nourisson est passer devant moi... J'ai fondu en larme de culpabilité et de remord. Puis il m'ont mis dans une chambre où mon ami n'a pas eu le droit de m'accompagné... Dans cette chambre il y avait une femme qui vennait de faire une fausse couche et qui n'arrêtait pas de pleuré... Une nouvelle vague de culpabilité m'a envahit... Et puis j'ai attendu et encore attendu, jusqu'à ce qu'ils se décide à m'emmener au bloc... une fois sur la table d'opération ben... j'ai encore attendu ; le chirurgien et ses assistantes discutaient de l'organisation de leur vacances ! Je me suis demandé si j'allais pas me levé et partir et au moment où j'allais le faire, ils sont arrivés et m'ont endormi. Lorsque je me suis réveillée en salle de réveil, ma première réaction a été de passer une main sur mon ventre ; il n'était plus là, je l'ai su de suite. Je me suis mise à pleurer, je ne pouvais plus m'arrêter. Une infirmière m'a demandé si j'avais mal quelque part. J'ai fait "non" de la tête. Elle m'a alors gentiment demandé de me taire, parce que c'est pas tout ca, mais je dérrangeais tout le monde ! On m'a ramené dans ma chambre, la femme de la fausse couche n'y était plus, j'étais seule... mon copain n'était pas la... J'ai alors lutté contre le sommeil jusq'à ce qu'il arrive... des heures ! Quand il est enfin arrivé je me suis endormi comme une masse. Une fois réveillée, il a fallut partir, il m'ont d'abord servi un "quatre heure", mais pas assez consistant parce que dès que je me suis levée pour aller cherché ma carte vital et partir, je suis tombé dans les pommes. Retour dans la chambre pour un 2e quatre heure. Une fois chez mon copain, je me suis endormi jusqu'à minuit. Une fois réveillé je me suis mise a pleuré et ne me suis pas arrêté pendant 3 jours... En fait je ne me suis pas arrêté de pleuré pendant des mois...
Je cherchais un coupable, mais la seule coupable c'était moi. J'avais tué mon bébé. Et puis le temps a passé et comme le temps je suis passé a autre chose...
J'ai rencontré mon chéri d'aujourd'hui. Christian m'a largué un an apres l'IVG. Je suis tombé dans l'annorexie... Je n'en pouvais plus de ma vie, je voulais me faire du mal, mais n'avais pas le courage de me suicider... J'ai souvent eu envie de mourir étant plus jeune, mais ça c'était la goutte d'eau... Et puis encore une fois, le temps arrange tout et puis j'avais mon nouveau chéri, celui que j'aime plus que tout, celui avec qui je partage ma vie.
Une relation stable, un homme à l'opposé de mon père, qui me respecte et qui m'aime, avec qui je partage tout.
Les sombres années de ma vie me parraissent loin, en fait, j'ai carrément l'impression de n'avoir jamais vécu avant d'être avec lui...
Et voilà qu'au bout de 3 ans et demi de vie commune nous décidons d'avoir un enfant. Mes vieux démons ne me hantaient plus, je ne suis plus anorexique, je pense pouvoir dire que je suis une jeune femme equilibré.
Après 4 mois d'essais je tombe enceinte. Nous sommes on ne peut plus heureux... Nous en avons fait profité tout notre entourage. Première echo à 6 semaine, notre bébé est parfait et son coeur bat. Nous versons tous les deux notre petite larme. L'émotion est immense et nous attendons avec impatience celle des 10 semaines... Le 20 octobre arrive enfin. En chemin nous parlons des faires parts. Nous sommes sur notre petit nuage car nous allons revoir notre bébé...
Arrivé chez le gynéco, il me demande comment se passe ma grossesse. Je lui répond qu'à priori tout se passe bien. Nous allons en salle d'echo, il passe son gèle sur mon ventre, puis la sonde... Et là il me dit qu'il y a un problème... Je me tend je lui demande "qu'est ce qu'il a ?". Le gynéco ne répond pas, alors je repose ma question. Il ne répond toujours pas. Regardant l'écran, je lui dit ; il ne bouge pas... Là il retrouve la parole et me dit que non effectivement il ne bouge pas mais surtout qu'il est trop petit (2cm) et qu'il n'y a pas d'activité cardiaque...
Tout s'écroule. Je ne comprends pas. Je n'avais même pas imaginé que ca pouvait m'arriver. Nous rentrons chez nous aussi triste l'un que l'autre. Mon chéri n'arrête pas de me dire qu'il m'aime et qu'il est là.
Le curetage n'est pas prévu. J'ai rdv le 2 novembre avec le gynéco, en esperant que la fausse couche se fasse naturellement. Des saignement commence le 28 octobre et je me dis ca y est. Je n'en pouvais plus qu'il soit encore là... Je veux passer a autre chose. Mais je ne pers pas assez de sang je le sais. J'essaie d'en parler a mon chéri, mais faut bien reconnaitre que ca dépasse ses compétences...
Le 2 novembre, echo... bébé est toujours là, rien n'est parti... Je ne sais pas comment réagir, je suis encore plus abatu, surtout qu'il est prévu que nous partions sur Paris 10 jours... Le gynéco me dit qu'il ne pense pas que la fausse couche se fera parce que l'embryon est trop gros (toujours 2cm). J'ai envie de lui dévisser la tête, parce que si il m'avait dit ca la dernière fois au lieu de me dire d'attendre, le curetage serait déjà fait ! Du coup rdv pour le curetage le 15 novembre... Là je suis sur Paris comme prévu... Je crois que je vais devenir folle, je n'en peus plus de cette situation et chéri ne veut pas en parler. Il me dit de ne pas me focaliser sur ca, de penser a autre chose... Il est drôle lui, c'est juste impossible...
Je ne sais plus quoi faire... Je n'en peux plus... Je ressasse sans arrêt tout ca...