Posté le : 20-07-2007 à 14:43
Bonjour Fannyx
Je voulais lancer un post sur le sujet et je crois que je vis à peu près la même chose que toi.
Je suis avec mon ami depuis 1 an et demi. Il a un enfant de 5 ans maintenant, d'une précédente union, et qui vit chez sa mère à 250km de nous. Mon ami le prend quelques rares fois (1 ou 2 weekend par trimestre, et la moitié des congés). C'est un garçon très mignon, très adorable. Mais il a une relation très fusionnelle avec son père. Quand je dis fusionnelle, c'est aussi physique : il est toujours collé à son père, a besoin du regard constant de son père (c'est vrai que lui-même est en admiration devant son père), dors avec et contre son père. Le seul moyen de détourner un peu son attention de son père c'est de faire venir mes petits neveux chez moi, et ainsi il a des compagnons de jeu. Et dès que son père quitte la pièce il se sent complètement perdu.
Qu'il soit proche de son père ne me dérange pas. Mais à ce point, si. Je me demande même si ce n'est pas pathologique : une grande peur de l'abandon. Il ne se sent pas en sécurité. Donc quand il est là, nous dormons tous les 3 dans le même lit ! (je n'ai pas aménagé de chambre d'enfant chez moi. Je dis chez moi parce que lui n'avait pas vraiment de domicile à lui, et vient de s'intaller chez moi). Au début de notre relation, dès que son père se mettait à côté de moi, il venait se placer ou s'asseoir entre nous. Je comprenais parfaitement cette attitude. Son père a fait un travail remarquable, à lui expliquer que sa relation avec sa mère était terminée, que maintenant il était avec moi, que son fils et moi sommes ses 2 amours... Son fils l'a accepté. Et ca se passe plutôt bien. Même si quelques rares fois il fait des remarques où pointe sa jalousie.
Je suis enceinte de 27SA. Il y a 2-3 mois, nous lui avions demandé s'il aimerait avoir un petit frère ou une petite soeur. Il a dit qu'il voulait un petits frère et qu'il en sera très heureux. Il se trouve que j'attends un garçon. Il y a 3 semaines j'ai voyagé, et en mon absence quand son père l'a récupéré il lui a annoncé la nouvelle. Il était très content, et tous les jours demandait quand est-ce que je rentrais. A mon retour, je lui ai fait écouté les battements de coeur du bébé. Il adore, et dormirait presque avec les écouteurs aux oreilles. A tous ceux qu'il rencontre, il annonce fièrement que je suis en train de lui faire un petit frère.
Désolée, c'est long, mais je voulais planter le décor.
Là où je te rejoins, c'est que depuis que je suis enceinte, mais surtout ces derniers temps, je me pose pas mal de questions sur mes sentiments : j'ai de plus en plus de mal à accepter qu'il partage notre lit. Il vient par exemple ce weekend, et je prends mes neveux aussi. je me dis que je vais proposer qu'il dorme avec eux, et s'il n'est pas d'accord et que son père va céder, alors je dirais que les filles dorment ensemble et les garçons ensemble. Encore une fois je comprends qu'il veuille passer le plus de temps possible avec son père. Mais j'estime qu'il ne doit pas dormir avec des adultes.
J'ai commencé à préparer l'arrivée du bébé : j'ai fait les soldes. Que des vêtements et articles pour bébé et quelques bricoles pour la future maman. En débalant les affaires du bébé, mon ami a dit : "heureusement que Patrick (son fils) n'est pas là". Je me suis demandé intérieurement s'il s'attendait à ce que j'achete aussi autant de choses pour son fils, qui a quand même une mère issue d'un milieu plus qu'aisée. Je m'occupe bien de lui quand il est chez moi, mais je ne vais tout de même pas partager mes biens en parts égales entre lui et mon fils ! Et quand l'enfant naîtra, s'il est toujours autant collé à son père, quelle sera la place de mon fils ? Patrick accepterait-il que de temps en temps son père s'occupe du bébé et le délaisse quelques temps ? Ou pendant qu'il est collé à son père je devrais moi m'occuper de mon bb ?
Alors, suis-je une marâtre pour autant ? Suis-je jalouse ? Je ne crois pas. Je pense que ce sont des sentiments légitimes qui partent du désir profond de protéger notre famille et de donner une place (peut-être inconsciemment prépondérante) à notre progéniture, ne pas la léser. Je sais pour avoir grandi avec des demi-frères et soeur que les pères peuvent culpabiliser vis à vis de leurs anfants dont ils sont séparés de la mère. Ce n'est pas une raison pour léser les autres. Dans le même temps, je culpabilise d'avoir ces sentiments, peut-être parce que j'aimerais pouvoir dire que j'aimerai ces 2 enfants de la même façon. Mais je sais que c'est une illusion : je serai la mère biologique de l'un, et l'autre est tout autant attaché à sa mère et ne me verra jamais comme sa mère (ce qui est normal aussi).
Alors oui, j'aimerais bien pouvoir en discuter avec quelqu'un, avoir différents avis. Pour y voir plus clair, pour savoir si je réagis bien ou ce qu'il y a lieu de faire, pour soulager ma conscience...
Encore désolée de la longueur