[quote:4ab9c99747="papillon38"]Jeudi, on est allés voir mes beaux-parents (mon homme voulait leur annoncer rapidement, que je suis enceinte).
En arrivant, ma belle-mère a demandé des nouvelles de ma sœur (qui devait accoucher lundi) : je leur ai annoncé que j’étais tatan depuis le matin ; ils étaient tout sourire.
Et là mon homme a dit « Et ce n’est pas finit, il va y en avoir un autre », en posant sa main sur mon ventre.
Son père a tiré une tête d’enterrement, a demandé « chez vous ? » et a fini par lâcher d’un ton lugubre : « C’est la vie ». Sa mère avait une tête contrariée, et a dit « Et oui, c’est la vie ». Pas un sourire.
On était tellement heureux de leur annoncer, et là, d’un coup on s’est sentis très mal à l’aise, et notre beau sourire s’est effacé (et moi je retenais mes larmes).
On s’attendait à ce que mon beau-père soit assez neutre, mais on pensait que sa mère serait émue et heureuse (mon homme avait même pronostiqué qu’elle verserait une petite larme). Et bien pas du tout !
Ma belle-mère a quand même posé quelques questions : est-ce que je n’avais pas trop de nausées ? est-ce que j’allais continuer à travailler ? comment on allait faire pour le logement ?
Mon beau-père a dit a mon homme : « Et bien il va falloir conduire maintenant » (Chéri a la phobie de la conduite, et cela ne nous a jamais posé aucun problème : il prend les transports en commun, et moi j’adore conduire ; et quand l’année dernière je n’ai pas pu conduire pendant plusieurs mois, on s’est débrouillé quand même ! ).
Je me suis absentée quelques instants dans la pièce d’à côté, et j’ai entendu mon homme demander à ses parents : « Vous êtes contents ? » ; son père lui a répondu : « Oui, Mémé ( ! ) et moi on est contents, mais ce qui compte c’est que toi tu le sois ». Mon homme lui a dit qu’il était content, et que si ce bébé était là, c’est qu’on l’avait bien voulu.
Mon beau-père a plus tard rajouté : « Ca va être chiant au début » ( ! ).
On est restés une demi-heure par politesse, mais on avait tous les deux qu’une envie : partir !
Dès qu’on s’est retrouvés dans la voiture, j’ai fondu en larmes ; mon homme avait une sale tête, et il a dit ce qu’on avait ressenti tous les deux devant leur réaction : « On aurait vraiment dit qu’on venait de faire une grosse connerie ».
Rentrés à la maison, il m’a prise dans ses bras, et il m’a dit : « Ce qui compte, c’est que nous on soit heureux ». Et depuis il a dit que de toute manière c’est notre vie, et que ses parents seraient bien obligés de s’y faire.
Il m’a dit que quand sa sœur était venue (il y a treize ans) annoncer qu’elle était enceinte, son père avait dit, dès qu’elle était repartie : « Elle fait bien comme elle veut, c’est elle qui se démerde avec ». Et maintenant ils ont l’air d’aimer leurs petits-enfants (même si ça n’a pas l’air de leur faire vraiment plaisir quand ma belle-sœur les leur confie plusieurs jours).
Heureusement le soir même on a téléphoné à la sœur de mon homme pour lui annoncer (du coup on appréhendait sa réaction): il y a eu un gros blanc et puis elle a éclaté de joie, nous a félicité, a dit qu’elle était « sur un petit nuage » ; sa réaction nous a mis du baume au cœur. On lui a dit que ses parents avaient été surpris : elle a dit que comme on était ensemble depuis longtemps, et qu’on n’en avait jamais parlé, ils ne devaient absolument pas s’y attendre.
Le lendemain on l’a dit à mes parents : ils ont été très émus, nous ont pris dans leurs bras pour nous embrasser ; ça se voyait qu’ils étaient heureux. D’ailleurs en repartant mon homme m’a dit « Ca c’est une vraie réaction de bonheur ».
Ca fait sept ans qu’on est ensemble, j’ai eu un peu de mal avec mes beaux-parents au début car ils étaient assez distants (ma belle-mère est très timide), d’ailleurs, ils me vouvoient toujours. Je leur en voulais aussi, car quand mon homme a eu des problèmes au collège (qui retentissent encore sur sa personnalité aujourd’hui) et qu’il a essayé de leur en parler, son père s’est moqué de lui, et sa mère ne l’a pas écouté non plus. En plus son père est très castrateur (il est persuadé d’avoir toujours raison, et si mon homme n’est pas d’accord avec lui, c’est qu’il ne comprend rien) et écrasant.
Et quand il n’y a pas si longtemps mon homme a fait une grosse déprime, ils n’ont rien cherché à savoir (alors que ma belle-mère s’en est rendue compte puisque après coup, elle m’a dit qu’elle trouvait qu’il allait mieux).
C’est comme ça dans leur famille, on a des conversations superficielles, mais surtout, surtout, on ne parle pas de soi !
Voilà, je ne comprend pas leur réaction : quand je leur avais annoncé la grossesse de ma sœur (qu’ils ont vu deux fois ! ) ils étaient contents ; pareil quand ils parlent des naissances chez leurs voisins.
Leur réaction m’a blessée, j’en suis aussi très triste pour mon homme, qui a mis du temps avant de franchir le pas d’avoir un enfant, car il ne s’en sentait pas capable (merci beau-papa ! ) et qui est tout content et très impliqué maintenant.
Quelques jours après ce « jeudi noir », mon homme dit que ses parents n’ont pas mal réagit, qu’ils ont seulement été très surpris ; mais il se demande quand même ce qu’ils vont dire quand il ira les voir la semaine prochaine (et même s’il ira les voir).
Moi j’ai été blessée par leur réaction, j’appréhende de les revoir.
Mais je suis encore plus admirative devant mon homme, qui est tendre, à l’écoute, sensible, fin psychologue, toujours prêt à soutenir les autres ; ce n’était pas gagné avec une telle famille !
Comment réagir face à eux la prochaine fois que je les verrai (il faudra bien) ? (en plus ils m’apprécient car mon homme m’a dit que son père lui avait encore dit récemment que j’étais « une brave fille » ( ! ) et que sa mère lui avait demandé il y a deux ou trois mois pourquoi on ne se mariait pas).
Avez-vous des conseils ? Avez-vous vécu quelque chose d'approchant ?
En tout cas, ça m'a déjà fait du bien de sortir par écrit.[/quote:4ab9c99747]
Il faut que je vous raconte la suite, un mois et demi après mon premier message :
Hier on mange chez mes beaux-parents. A l'apéritif, mon beau-père apporte du vin à la myrtille .
Moi : " Ca a l'air bon ".
Ma belle-mère : " Vous en voulez ? "
Et là, avant que j'ai eu le temps d'ouvrir la bouche pour lui rappeler que non, je ne pouvais pas boire d'alcool, mon beau-père s'exclame :
" Ah, non, tu ne vas pas faire de mon petit-fils un alcoolique ! "
Un peu plus tard, ma belle-mère remarque que je suis fatiguée. Je lui explique que j'ai mal au dos depuis quinze jours. Elle me demande : " Ca ne vous fait pas mal comme quand vous allez avoir vos règles ? " (elle a fait plusieurs fausses couches).
Et avant que l'on parte : " Vous n'avez pas mal au ventre ? Si vous continuez à avoir mal au dos, il faudra aller voir un docteur ". Il a fallu que je la rassure en lui expliquant les symptomes (à mon avis une sciatique qui pointe le bout de son nez) !
Il y a un mois et demi, ils tiraient une tête pas possible (on aurait dit qu'on leur annonçait une catastrophe), et maintenant ils sont bien impliqués !
En tout cas merci à toutes celles qui m'avaient remonté le moral à l'époque, et pour celles qui seraient dans notre cas : patience, la première réaction ne veut pas forcément dire grand chose ! :wink:
Bonne grossesse à toutes !