Bonjour Chocolat Party,
Tu as choisi un sujet intéressant, mais très complexe pour ton TPE, car il semblerait que tu ne t'attaches pas uniquement à "l'aspect technique" du dépistage, mais également à la psychologie des mères et, d'une manière plus générale, à l'éthique, au droit et à la politique...
Lorsque j'ai moi-même été confrontée au choix de faire ou non l'amniocentèse, plusieurs amis médecins m'ont confié que le dépistage quasi-systématique est une question de santé publique, liée (comme toujours...) à des préoccupations financières !
Pour ma part, après de longues semaines de réflexion, j'ai finalement choisi de subir cet examen (si mon témoignage t'est utile, je te donnerai ultérieurement toutes les dates précisément).
En bref :
- Le gynéco t'appelle un jour pour te dire que les résultats du triple test (qui, soit dit en passant, est devenu un "bi-test" puisque dans la plupart des cas, on ne prend plus en compte que le dosage des hormones Bêta hCG libre et Alpha-foetoprotéine...) ne sont pas très bons et qu'il faudrait faire une amniocentèse le plus rapidement possible.
- A ce moment-là, tu paniques un peu, car tu penses au pire... Tu as donc tendance à te laisser guider par ton médecin en qui, normalement, tu as confiance. Et c'est là où le bât blesse un peu, car en théorie tu es libre de faire pratiquer ou non cet examen, mais dans les faits, le corps médical fait énormément pression sur les futures mères... Ce qui peut aisément se comprendre d'ailleurs, mais qui est assez désagréable !
- Ensuite, le gynéco te fixe un rendez-vous pour l'intervention ainsi qu'un rendez-vous avec un généticien, qui est censé t'expliquer le déroulement de l'examen et les risques encourus. Pour ma part, le généticien en question était un simple médecin interne de l'hôpital... qui avait, semble-t-il, pour mission de faire pression pour que j'accepte l'intervention.
4 jours s'étaient écoulés entre le coup de téléphone du gynéco et la visite avec le "généticien", ce qui m'a laissé du temps pour m'informer très sérieusement sur le sujet. C'est ainsi que j'ai pris connaissance de recherches en cours (INSERM) et de nouvelles techniques qui devraient être mises en pratique dans les années à venir (mais tu dois être déjà au courant dans le cadre de tes travaux !). Enfin, tout ça pour te dire que j'avais le sentiment d'être plus au courant que mon interne... ce qui n'est franchement pas rassurant !
- Du coup, j'ai annulé l'intervention prévue 3 jours plus tard afin de me laisser un délai de réflexion supplémentaire (j'avais en outre d'autres raisons d'ordre médical que je t'expliquerai plus tard si ça t'intéresse).
- Finalement (et après de longues heures de réflexion avec mon conjoint), j'ai pris la décision de subir l'examen (j'insiste sur le "je", car en fait, c'est pratiquement toujours la décision de la mère, c'est à dire de celle qui porte l'enfant. Enfin, ça a été le cas pour moi et pour deux amies proches qui ont accouché récemment. Cela ne veut pas dire que le père n'a pas son mot à dire, mais il est soucieux de ne rien imposer à la mère dans la mesure où c'est elle avant tout qui subirait le traumatisme d'un avortement (conséquence de l'intervention) ou d'une IMG en cas de détection d'anomalie...)
Cette étape de réflexion a été la plus longue et la plus importante: j'aurais beaucoup à dire, mais le temps me manque un peu ce soir, car il est déjà très tard !
- Pour terminer très rapidement : RV pris à l'hôpital. Un peu d'appréhension, mais à partir du moment où le choix a été mûrement réfléchi, j'étais assez fataliste (attention, ça ne veut pas dire pessismiste, bien au contraire ! :wink: ). Intervention stressante, car pratiquée par une interne, sous la direction du médecin qui était censé initialement faire la ponction... Bien sûr, personne ne m'a mise au courant, mais c'est un peu la règle du jeu dans un CHU, il faut accepter parfois de servir de cobaye...
- Après l'intervention, je demande si je dois aller me reposer et pendant combien de temps : on me répond que je peux aller prendre un café à la machine, puis rentrer chez moi !!! Je choisis de rentrer directement chez moi et je m'impose un repos strict pendant 24 heures.
-Le lendemain, au petit matin: gros stress, car énormément de contractions et peur de faire une fausse-couche. Prise de Spasfon et repos. Le surlendemain : tout allait bien malgré la persistance de contractions (qui dureront au moins une semaine).
-Environ 10 jours plus tard, appel du labo sur mon portable : résultat du caryotype normal. Je respire !
Voilà ma petite expérience... J'ai omis de mentionner toute une multitude de petits détails par manque de temps et de place, mais n'hésite pas à me solliciter si tu as des questions précises.
Je reconnais que j'ai un point de vue un peu cynique (parfois sceptique) sur la machine médicale. Dans le cadre d'un TPE, il vaut peut-être mieux rester consensuel, cela dépend de tes professeurs...
Tiens-nous au courant de l'avancement de tes travaux et bon courage ! :D
Cordialement.
J'en profite pour faire un coucou à toutes les mamans qui ont ou qui vont subir une amniocentèse. Bon courage et de beaux bébés pour toutes ! :wink: