Posté le : 01-06-2007 à 16:40
Bon bah je me lance : prem's :wink:
Voilà, Angélique, 28 ans, instit, en essais bb1 depuis août 2006.
Quand j'y réfléchis, je pense que j'ai toujours eu des troubles alimentaires : j'me vois encore à 11 ans en train d'engloutir mes litres de glace à la vanille ou mes paquets entiers de finger les yeux rivés sur l'écran de la TV ! y'a juste qu'à certaines périodes de ma vie, ces troubles étaient en sommeil au fond de moi. Je n'ai jamais été en surpoids mais je n'ai pas non plus été mince. Mon poids pouvait osciller de + ou - 10 kilos et comme je ne suis pas grande (1,60 m), je "faisais plus envie que pitié!".
Mes troubles se sont vraiment révélés il y a un peu plus de 2 ans quand mon couple battait de l'aile. Je voulais quitter mon conjoint avec qui j'entretenais une relation fusionnelle étouffante mais que je ne voulais pas faire souffrir. Non pas lui qui avait tant pris soin de moi, canalisé mes angoisses, qui me rassurait et m'aimait plus que tout. C'est là que j'ai commencé à faire intensivement du sport : 4 fois par semaine puis les jours puis 3h par jour et en parrallélé, j'ai commencé à éliminer tout le gras de ma nourriture jusqu'à ne manger que des crudités. Jusque là ça allait car je n'étais pas encore en danger.
J'ai fini par partir et prendre mon appart seule. Je buvais pas mal le week-end, me grisait avec le monde et quelques hommes que je ramenais parfois à la maison pour avoir un peu de présence. Ma grand-mére est entrée à l'hopital...elle allait mourir. J'allais lui rendre visite souvent et dans sa chambre de soins intensifs entre les peurs et l'angoisse, mon ventre gargouillait. Comment pouvais-je avoir faim au moment où ma mamie chérie périssait ? Je me souviens de cette fois, où je suis allée en urgence la voir à l'hopital : j'ai descendu 4 à 4 l'escalier de mon immeuble et avant d'entrer dans ma voiture, j'ai enfoncé les doigts dans ma gorge...mais rien n'est sorti. C'était la premiére fois que je me faisais vomir. C'était le début...j'ai commencé à dévorer par crise mais je ne me faisais rarement vomir. Entre octobre 2005 et février 2006 j'ai pris 8 kilos et je me dégoutais. Le jour où je suis montée sur la balance et que le nombre 63 s'est affiché, j'ai décidé que je ne mangerai plus. En octobre 2006, je pesais presque 46 kilos...mais j'étais aussi blanche, fatiguée, j'avais perdu beaucoup de cheveux et une mollaire. Et personne ne pouvait m'arrêter : ni mes parents ni mon nouveau conjoint...je disais que je me suicidais et que je n'avais pas peur de mourir ! Mon état se dégradait de plus en plus, ma santé était lamentable...je titubais en marchant, j'avais l'impression constante d'être anesthésiée, enroulée dans du coton et il m'était impossible d'avoir une réflexion élaborée mais je ne me suis jamais aussi bien sentie dans mon corps. Je ne pensais plus à manger pour moi...mais je cuisinais énormément pour les autres que je forçais à manger. Moi je me contentais de bouillons de légumes, de 4 noix, d'une poire et de beaucoup de thé vert.
Et un jour, en un déclic, je me suis réveillée et j'ai eu envie de vivre. J'étais dans une bibliothéque, j'ai vu une poussette avec un bébé, je me suis empressée de retrouver mon amoureux et je lui ai dit : "j'ai faim". Je n'ai pas mangé le jour même mais j'ai réappris tout doucement. J'ai commencé une thérapie que je poursuis et qui me soutient toujours pour le moment. En remangeant, j'ai ouvert les vannes et de nouveau, j'ai été boulimique : jusqu'à 2 crises par jour plusieurs fois par semaine. C'est pire que tout...on se liquéfie en même temps que son vomi. Les yeux injectés de sang, bouffie et la gorge arrachée...j'ai tenu 4 mois ainsi. Puis mes crises se sont espacées...de plus en plus jusqu'à plus rien !
J'aime dire que je suis clean depuis février...ça vous paraît peut-être prés mais pour moi, c'est déjà du passé...lointain de surccroit. Une nutritionniste m'aide car je ne mange pas encore comme il le faudrait. J'ai repris du poids mais je ne sais pas combien car je ne pése plus...et j'évite encore les miroirs. J'ai toujours ces troubles mais dans ma tête, ils ne sont plus visibles. Je me sens beaucoup mieux dans ma vie et cette expérience m'a grandi...je n'en ai pas honte et je la partage volontiers.
Il ne me manque plus que cet enfant, qui représente aujourd'hui mon pari sur la vie !
Je ne pense pas être lue car beaucoup trop longue...mais quel bien d'avoir cet espace de liberté pour s'exprimer.
J'aimerai également apporter mon aide à celles et ceux qui le voudraient.
Bon courage à vous tous et la vie vaut le coup ! Il faut toujours garder espoir...