Merci les filles, je continue à conserver précieusement vos remarques dans mon fichier. Comme ça, quand je douterai de moi, je vous relirai. Ca me remontera et me confortera dans ma position.
Je suis bien placée pour réaliser que lorsqu'on n'est pas aimée par ses parents, qu'ils ne nous portent ni estime ni fierté, on a l'impression de faire tout le temps mal, on essaye sans cesse de vouloir leur plaire, faire bien...on se sent toujours moche et nulle (comme ils nous voient). Résultat, même à 37 ans, bien que j'en suis consciente maintenant, je ne peux m'empêcher de vouloir toujours lui plaire à mes dépends. Donc, si je suis encore tentée de lui tendre une main, je vous relirai avant, et je m'abstiendrai, car ça me rappellera que quoi que je fasse, j'aurais toujours un mur en face de moi, et qui me blessera sans cesse.
ENELRAM, pour répondre à ta question. Mon mari n'aurai pas fait le centième de ce que j'ai "tendu comme main". Il faut aussi dire que son éducation n'a rien à voir, il a du mal à se mettre à ma place.
Forcément, ses parents sont aimants, compréhensifs, ouverts d'esprit et ne rechignent jamais à dialoguer ouvertement et sans aucun énervement. Ils sont très très tolérants, et portent leur fils avec beaucoup de fierté et de confiance lorsqu'il entreprend qq chose. Ils l'aiment plus que tout. Ils sont totalement à l'opposé de mes parents.
Sa mère qui a connu un cancer il y a 3 ans, ne comprend rien à l'attitude de ma mère. Dans ces moments là, elle n'a eu qu'une envie, être entoure de ceux qu'elle aimait.
D'ailleurs personne n'arrive à la cerner ou la comprendre.
Alors forcément, il a du mal à imaginer ce qu'il ferait si ses parents avaient le même comportement.
Il voit qu'elle me détruit à chaque fois que je pense à elle, ou que j'ai un contact avec elle. Il me voit triste. Malgré tout, il m'encourage à laisser de l'espace entre elle et moi, sans jamais "m'interdire" quoi que ce soit. Il me laisse libre de mes actes et est toujours là quand je lui demande son avis : si ce que je souhaite faire est cohérent et pas trop exagéré, si je dois faire ci ou ça. Je dois dire que je ne suis jamais sûre de moi (éducation oblige). Alors je prends son avis, j'écoute mon coeur et je fais ce qui me semble juste.
Il a vu la folie de mon père et ses élucubrations ésotériques, il l'a vu me malmener verbalement, il a vu sa froideur à mon égard. Il a pu constater le côté fuyant de ma mère, et à quel point elle était soumise à ses moindres volontés. Avec tout ce qu'il a vu, lui, ses parents, et les autres membres de la famille, il sait que c'est peine perdue. On n'efface pas 40 ans d'asservissement comme ça. Il le sait, il ne me décourage pas, mais il essaye de me convaincre sans me forcer à quoi que ce soit. Il sait que c'est ma mère. Mais il ne la voit pas du tout comme une mère. Elle n'a ni chaleur maternelle ni attention, et ce depuis qu'il la connait (6 ans) ; moi je peux dire que je la connais ainsi depuis toujours.
Désolée pour le pavé, mais ça m'aide à mettre des mots sur tout cela pour relativiser et trouver la force de prendre suffisamment de recul pour que je ne me remette pas à lui tendre une main, et "recevoir une gifle" en échange.
Je sais que tout ceci est loin du sujet "bébé", et je reste convaincue que tout ceci doit aussi faire blocage pour qu'un bébé arrive. Mais il faut faire avec. Aussi, ce mois, je ne compte aucun jour, ni température, je prends du recul sur tout pour vivre simplement bien ma vie de tous les jours.
Je suis trop consciente que demian tout peut s'arrêter. Elle m'a donné la vie, et c'est bien tout ce qu'elle m'a donné, et j'ai bien l'intention d'en profiter ! parole d'isabelle :wink: