Posté le : 22-02-2011 à 05:01
Bonjour!
Ou plutôt bonne nuit!
Je n'arrive pas à dormir. Je ne fais que penser.
Samedi, il y a 2 jours, j'ai commencé à être victime de saignements. Des pertes marrons, claires mais marrons.
Je me rassure en me disant que ce n'est pas rouge vif.
Je suis en déplacement, c'est le WE, je me dis que j'appellerai la maternité lundi, comme ça je ferai une écho pour me rassurer.
Après tout, des pertes marrons, ça arrive c'est fréquent, c'est ce que toutes les filles qui en ont déjà eu et ont quand même un enfant en pleine forme me disent pendant mon WE.
Lundi matin, la secrétaire de l'obstétricien me rassure également au téléphone, c'est très vascularisé alors les pertes marrons, ça arrive, mais une écho de contrôle dans l'après-midi me rassurera.
Lundi après-midi, mon mari, mon fils et moi, on va à la maternité.
L'obstétricien m'osculte, elle dit que je perds beaucoup de sang. Je suis pas super rassurée.
On fait l'écho endovaginale. Je suis à 6SA + 4 jours. On voit un sac tout noir. Elle tourne dans tous les sens. Elle prononce "grossesse arrêtée" "pas de doute".
Mon monde s'écroule.
Moi je voulais juste qu'elle répète ce que tout le monde n'a pas arrêté de me dire tout ce putain de WE.
Au lieu de ça, non, j'apprends que mon bébé a dû arrêter de se développer depuis une semaine. J'ai déjà commencé à l'évacuer un peu, d'où mes saignements.
Au début, je refuse l'arrêt de travail qu'elle me propose de retour assise à son bureau. Mon chéri dit que peut-être ce serait mieux. Je sors de mon étourdissement 2 secondes.
J'entends à nouveau mes collègues qui n'arrêtaient pas de me dire qu'on annonce pas une grossesse aussi tôt, que tout peut arriver avant 3 mois, je leur disais qu'au contraire, je serais contente d'avoir leur soutien si je perdais le bébé, que ça m'évitera de leur expliquer pourquoi je souffre...
Finalement j'ai aucune envie de les voir. Pas pour les entendre me dire qu'il aurait fallu attendre.
J'accepte un arrêt de travail pour toute la semaine. Je me dis qu'une semaine c'est suffisant pour que les indélicats au boulot ferment leur bouche et évitent les réflexions blessantes.
Je demande à l'obstétricien si ça aurait changé quelque chose que je vienne dès le début des saignements, elle me certifie que non. Il a dû se produire une anomalie et comme la nature est bien faite, la grossesse s'arrête. Ca fait mal mais elle a raison. Je dois entendre ça.
J'ai rien fait, j'y suis pour rien, c'est pas ma faute. Ca arrive.
On explique à notre fils de 2 ans et demi qu'en fait il n'y avait pas de bébé dans le ventre de maman, il est pas encore arrivé, il viendra mais pas tout de suite.
Il comprend. Il est adorable et me couvre de câlins et de je t'aime.
J'ai des comprimés de cytotec à prendre, pour filer un coup de pouce à la nature si je n'ai pas évacué d'ici ce WE.
J'ai une visite le 3 mars, c'était censé être mon écho de datation, finalement c'est celle qui déterminera si je passe par le curetage.
Je sais pas trop pourquoi je poste.
J'attends pas spécialement de messages qui apporteraient de faux espoirs comme "c'est trop tôt si ça se trouve bébé va bien" parce que c'est pas le cas j'ai tout vu de mes yeux et je perds trop de sang pour que ce soit "normal des pertes marrons ça arrive". Et les douleurs que j'avais, c'était pas des douleurs ligamentaires.
J'attends pas spécialement non plus de messages qui diraient "je te comprends, j'ai perdu un bébé à un stade plus avancé que le tien, c'est pire" parce que j'ai vraiment pas envie qu'on minimise ma douleur, mon bébé n'avait pas moins d'importance juste parce qu'il était plus jeune. Même si dans l'absolu c'est sûrement vrai. Je me remettrai de cette FC alors que si je perdais mon petit garçon j'en survivrais pas.
J'attends pas spécialement non plus de "ça va venir". Je sais que ça viendra mais c'était maintenant que j'y croyais.
J'ai même pas appelé mes parents. J'ai laissé un pauvre sms à mon frère et à ma soeur pour les prévenir mais surtout leur dire que j'ai envie d'en parler à personne de vive voix.
De toute façon, je décroche pas quand on m'appelle. J'ai même pas écouté mon répondeur même si j'ai sûrement de gentils messages de mes collègues.
J'ai beaucoup de soutien par sms ou par mail, ça me touche c'est gentil mais j'ai tellement mal au fond de mon être.
J'arrête pas de chialer. Heureusement j'ai le soutien de mon chéri. Il va essayer de faire moins d'heures cette semaine pour être avec moi mais c'est difficile ils sont en sous-effectif, il fera son possible.
On essaye de pas déprimer. Parfois on a des moments où on y pense pas. Mais parfois pouf ça remonte.
Je vous présente mes excuses d'avance si je ne réponds pas tout de suite aux messages qui pourraient suivre.
Je sais pas trop quand je reviendrai lire le forum.
Je réalise la chance que j'ai d'avoir mon 1er loulou en pleine forme.
Je vous remercie d'avance d'avoir lu ce message qui ne sert à rien. Si ce n'est à me tirer de mon insomnie. Et à partager un peu ma douleur.
Bises
Merci d'avance les copines pour les messages de soutien, merci d'être là.