Posté le : 11-09-2010 à 23:00
[quote:e5d5432f2f="Floralie11"]Bonsoir Béatrice,
je te souhaite moi aussi, force et courage dans cette douloureuse épreuve :cry:
en 2000, enceinte de 22sem de mon 2ème enfant, c'est pleine d'impatience que je me rendais à ma 2ème écho. A cause des vacances, elle avait été repoussé. J'allais enfin savoir si mon bébé était une fille ou un garçon ! Je me rappelle précisément de ce jour. Y compris de ce que je portais. Je me souviens de l'air grave du gynéco. De l'examen qui durait, qui durait...Je me souviens de l'angoisse qui me serrait la gorge quand revenu à son bureau je le voyais compter et recompter sans un regard pour moi. Et bien sur, je me souviens de chacun de ces mots quand il a enfin prit la parole.
Syndrome d'hypoplasie et graves malformations.
J'ai été orienté sur le CHUV chez un spécialiste en écho qui a confirmé le diagnostique.
Je me souviens d'avoir dit: "je veux que l'on m'enlève ce bébé TOUT DE SUITE" :oops: Pas par rejet mais pour ne plus penser...ne plus souffrir...
On m'avait laissé le choix. Poursuivre ma grossesse et peut être la mener à terme ou une IMG. On m'avait prévenu:"quelques heures de vie. Pas plus"
Je sais que certaines femmes font ce choix. Pour moi, c'était impossible
J'ai été hospitalisé 2 jours après la confirmation du diagnostique.
Aux soins intensifs pour m'éviter la proximité de la maternité.
Je me souviens d'avoir dit en larmes: "je veux qu'on m'endorme pour retirer mon bébé".
On m'a expliqué qu'il fallait provoquer pour préserver mon utérus et qu'une césarienne n'était pas envisageable sauf en cas de complications.
48h sous péridurale. Mon corps résistait.
Je me souviens que j'ai regardé avec horreur la S.F qui me demandait si je voulais voir mon bébé. Pour moi, il n'en était pas question.
Pendant 48h, elles se sont relayées pour me travailler au corps.
Et petit à petit, l'idée a fait son chemin.
Je me souviens des larmes de la S.F qui m'a amené ma petite Victoire (c'est le prénom que l'on avait choisi). Toute propre, lavée, habillé.
De la délicatesse avec laquelle elle la tenait.
Ma petite poupée, toute belle, toute finie. Un bébé miniature.
Contrairement à ce que j'imaginais, je n'ai eu aucune difficulté à la toucher, à l'embrasser. La S.F est sortie pour nous laisser le temps de nous dire au revoir. Je l'ai rappelé lorsque j'étais prête.
Mon mari n'a pas souhaité voir notre fille. J'ai respecté son choix mais aujourd'hui, avec le recul, je regrette de n'avoir pas insisté.
Si je ne l'avais pas vu, elle serait resté à l'état de phantasme. Telle que je me la représentait. Un monstre :oops:
Hors, c'était une magnifique petite fille.
Nous avons décidé de ne pas l'enterrer mais de répandre ces cendres au jardin des souvenirs
J'ai voulu reprendre ma vie très vite. Re-travailler, re-rire, re-vivre.
C'est dans ma nature. J'ai besoin d'avancer, d'être en mouvement pour ne pas sombrer.
3 mois plus tard, j'étais de nouveau enceinte.
J'ai "accouché" le 17 novembre 2000 de Victoire et le 14 novembre 2001, Violette venait au monde.
Bien sur cette grossesse, et les suivantes, ont été suivi de près.
J'ai eu des échos tous les mois pour mesurer le fémur, tibia, péroné...
En accord avec le gygy qui me suivait, et parce que les marqueurs sérique étaient bons, je n'ai pas eu d'amnio.
Chez nous, l'anomalie était génétique et pas chromosomique.
Le généticien qui nous suivait estimait les risques de récidive de 1/3. C'est énorme. Bien sur, il s'agit de statistiques et pas de pourcentages.
Ce qui veut dire que nous pouvions avoir 10 bébés en bonne santé comme 3 de suite présentant les mêmes difficultés.
10 ans plus tard, je me souviens et je n'ai rien oublié.
Mais j'ai aussi eu le bonheur d'avoir 5 enfants en parfaite santé.
Je voudrais que mon témoignage soit un message de soutien mais surtout d'espoir.
Pardon pour la longueur :oops: mais ça fait du bien d'en parler et de pleurer...Enfin...
Je t'embrasse, Géraldine :cop:[/quote:e5d5432f2f]
Bonsoir Géraldine,
Ton histoire me fait pleurer... elle ressemble à la mienne. Nous, on ne sait pas encore si l'anomalie est chromosomique ou génétique... on le saura plus tard, après toute la batterie d'examens qui attend mon petit bébé. En attendant, c'est très dur, car toute cette semaine a été une longue et douloureuse attente. Savoir si notre demande d'interruption de grossesse était "validée" par la commission d'éthique ou pas. Elle l'a été bien sûr, puisqu'il n'y a aucun espoir de sauver ma petite fille. Le compte à rebours est lancée... plus que quelques jours avant que mon bébé me quitte pour toujours. J'espère que j'aurai la force de pouvoir l'embrasser, je ne suis pas sûre d'y arriver...
Je t'embrasse.