Bonjour,
Je trouve ce post vraiment très intéressant. Je ne suis pas vraiment une maman nature mais l'éducation non violente n'est pas exclusivement une valeur des mamans natures donc j'espère que vous accepterez mon intervention. :wink:
Moi aussi, j'aimerais éduquer mes fils (surtout le plus grand pour l'instant) sans punition. Comme beaucoup, je n'y suis pas encore arrivée, mais je cherche... Donc [b:9cf6902d98]je n'ai pas de solution miracle, sans doute rien de plus à écrire que ce qui l'a déjà été mais j'aimerais participer à la discussion[/b:9cf6902d98].
[b:9cf6902d98]Jusqu'à 2 ans[/b:9cf6902d98], mon fils n'a jamais été puni et je n'ai jamais crié. Pas besoin. Les interdits et les limites étaient peu nombreux mais fermes, de façon à qu'ils soient vite assimilés par Xavier et toujours fermement maintenus par moi. Ils tenaient à la sécurité et à l'apprentissage progressif (en tenant compte de son âge et de sa maturité) de la politesse. Ils étaient toujours explicités avec des mots compréhensibles pour Xavier. Pas trop de soucis pour les faire respecter et quand ce n'était pas le cas, la diversion suffisait.
Je ne sais pas s'il y a un lien mais je pense souvent que c'est plus facile pour un très jeune enfant de comprendre et d'accepter des interdits et des limites claires et peu nombreuses. J'ai vu d'autres parents se plaindre des "bêtises" de leurs enfants qui ne respectaient aucun interdit et me rendre compte que l'enfant avait bcp plus d'interdits à apprendre que de découvertes à faire. J'ai préféré laisser une grande part à la découverte et adapter les limites en fonction de l'âge. Je me disais qu'une fois la découverte faite, il passerait à autre chose et çà s'est confirmé. Il a compris que ses jouets étaient plus intéressants pour lui.
Par exemple, mes enfants peuvent s'approcher des CD, des DVD, de la chaîne hi-fi et je m'assure moi-même qu'ils ne les abiment pas, c'est tout. Bastien n'a aucun interdit à ce sujet, Xavier sait qu'il doit agir avec précaution pour ne pas les casser parce qu'à 3 ans 1/2, il a compris que certaines choses sont fragiles. J'ai préféré çà plutôt que d'interdire l'accès à la chaîne hi-fi, que je ne peux pas mettre hors de leur portée. De même, Xavier avait le droit d'ouvrir les placards chez moi (pas chez les autres, je l'en empêchais par la diversion) quand il était au stade de la découverte et il en sera de même de Bastien. J'avais mis en hauteur tout ce qui était fragile ou dangereux.
Aucun bibelot fragile n'est à portée de mains, etc. Je pense que vous faîtes toutes plus ou moins pareil.
Au fil du temps, j'introduis de nouveaux interdits et de nouvelles limites quand je sens que mon fils est capable de les comprendre et de les respecter ou quand c'est nécessaire (par ex, il ne comprend pas toutes les règles de politesse ou de vie en société mais comme il va à l'école, je les lui apprends quand même en essayant tant bien que mal de les lui expliquer).
Donc peu de transgressions des interdits et des limites avant 2 ans. En revanche, dès ses 12 mois, j'ai eu droit à de belles colères car Xavier ne supportait pas la frustration. Dans ce cas, ma réaction variait selon les circonstances. En tout cas, ni cri ni punition. Soit je faisais diversion, soit j'attendais qu'il se calmât, soit je le calmais en le prenant dans les bras si vraiment je sentais qu'il était en transe et incapable de se calmer tout seul. La pédiatre m'avait recommandé de plutôt le poser dans un endroit calme (mais pas dans son lit), de lui dire que je comprenais qu'il fût en colère mais que çà ne servait à rien, que je ne changerai pas d'avis et qu'il devait se calmer. Mais des fois, il ne se calmait pas, donc même si elle m'avait laissé entendre que la diversion ou les bras c'était comme céder, je l'ai quand même fait, sinon la crise aurait duré trop longtemps. Peut-être ai-je eu tort mais je pense que je referais pareil car c'est trop difficile d'entendre son fils hurler de frustration.
[b:9cf6902d98]Lors des 2 ans[/b:9cf6902d98], Xavier a commencé à se forger son petit caractère et j'ai dû avoir recours à la punition une ou deux fois. Je me suis aussi demandé à quoi çà servait, surtout qu'il hurlait au coin et que je devais l'y maintenir pour qu'il y restât. :roll: Je ne sais pas ce qu'il a compris, si ce n'est que le coin ce n'est pas drôle et que les parents y ont recours quand ils sont fâchés.
Sinon, j'ai eu de la chance car son "terrible two" n'était pas si terrible que çà : surtout des "non" fermes sur un ton pas très aimable, un refus de faire des bisous :cry: et encore plus de colères. J'ai commencé comme beaucoup à introduire la prévention, par exemple en prévenant que c'était le dernier (tour de manège par ex), qu'il n'y en aurait pas de suivant. Sur le court terme, çà ne change rien mais à moyen-long terme, il a compris ce qu'était le dernier et appris à gérer sa frustration de ne pas en avoir de suivant quand il en avait été prévenu.
Xavier a fait assez peu de "bêtises", que ce soient de vraies (braver un interdit maintes fois répété) ou des fausses (découverte ou jeu qui a des conséquences fâcheuses).
[b:9cf6902d98]Depuis ses 3 ans[/b:9cf6902d98], çà devient vraiment plus compliqué. Il teste et cherche sans cesse à repousser ou à discuter les limites. Il me pousse parfois à bout et de ce fait, je l'ai puni à plusieurs reprises ou plus souvent, je l'ai menacé de punition, ce qui en général suffit car il ne veut pas aller au coin et se calme tout de suite. Je ne suis pas complètement convaincue de l'utilité de la punition ou de la menace de punition car il n'assimile pas la limite ou l'interdit, il le respecte par peur de la punition. Mais quand je le fais, c'est quand je ne sais plus comment faire autrement car il est venu à bout de tous mes arguments.
J'ai l'impression que l'entrée à l'école et la naissance de son petit frère l'ont beaucoup affecté et changé.
Il y a quand même pas mal de moments où je suis contente de lui, heureusement. Je continue de lui expliquer les interdits et les limites. Il comprend et mémorise assez bien et cherche à les respecter : il fait assez peu de bêtises.
Mais pour certains interdits ou certaines limites, il discute en cherchant d'autres arguments pour contrecarrer les miens. C'est usant car je ne comprends pas toujours pourquoi il discute aussi longtemps des arguments de bon sens :roll: . Donc souvent, je finis par hausser le ton et lui imposer ma décision. Parfois crier :roll: , çà m'arrive quand il me pousse à bout ou que je suis trop fatiguée, je n'en suis pas fière du tout.
Xavier oublie (?) aussi régulièrement certaines limites, comme ranger. Comme vous, je l'aide et dans ce cas, il participe plus volontiers et je lui explique pourquoi (mais mon mari lui s'énerve parce qu'il a "déjà dit je ne sais combien de fois de ranger" :evil: ). A vrai dire, mes arguments sont pour l'instant assez limités sur ce point car moi-même, ranger m'ennuie... J'insiste surtout sur le fait de ne pas laisser traîner de jouet car on pourrait marcher dessus, glisser et tomber. Il comprend bien cet argument mais il avait surtout un sens dans notre ancienne maison, plus petite. Celle-ci est grande et il joue de plus en plus dans sa chambre en plus du salon, ce qui prive l'argument d'une part de sa pertinence. J'ai noté avec intérêt ceux que vous donnez.
Comme par hasard, les limites oubliées ou contestées sont celles qui l'intéressent le moins ou le dérangent car elles sont un obstacle au jeu perpétuel.
Je me heurte comme vous à son inertie, surout le matin pour se préparer à aller à l'école et là, je ne suis pas contente du "moyen" que j'ai trouvé. Quand je ne sais plus comment le convaincre de se préparer rapidement, je finis pas lâcher que tant pis, que je le laisse se débrouiller seul et vais m'occuper d'autre chose. C'est radical, il veut que je revienne et se montre cooppératif. Mais je ne suis pas fière de moi car je trouve çà "violent" psychologiquement, comme une menace d'abandon. Si vous avez des astuces pour le matin, je suis preneuse.
Des "affronts" comme dit BELL Family :cop: , j'en ai parfois, mais je ne le considère pas comme tels dans la bouche de Xavier. Quand il me tient tête, je vois qu'il cherche à affirmer sa personnalité et à montrer que lui aussi peut décider. J'essaie de rester ferme et de hausser le ton sans m'énerver. Pas toujours simple. Je lui laisse la possibilité de décider sur tout un tas d'autres choses, pas importantes, pour qu'il sente que, oui, il a plein de droits et qu'il peut décider, tant qu'il reste dans les limites quie je lui fixe.
Il pique toujours de belles colères que j'ai vraiment du mal à gérer et parfois l'isolement dans un coin en lui demandant de se calmer est la seule solution que j'ai trouvée. çà ne marche pas toujours bien non plus et quand çà fonctionne, je ne sais pas comment gérer le retour au calme. Car Xavier me dit : "çà y est, je suis calmé, je veux les bras maintenant". Je ne sais pas si je dois le câliner alors qu'il vient de se mettre en colère et par conséquent de me fâcher. Mais si je refuse au motif que je ne prends pas dans mes bras un enfant qui vient de piquer une colère car je ne veux pas rentrer dans ce jeu, c'est encore pire, la colère reprend de plus belle. Donc j'essaie de le consoler mais tout en lui rappelant qu'il m'a fâchée et que çà ne sert à rien de se mettre en colère. Je ne sais pas du tout s'il ne retient que le câlin et pense avoir eu raison mais je suis un peu désemparée dans ce genre de situation.
Enfin, Xavier est gentil avec son frère et commence à développer une certaine complicité avec lui mais au début, il était extrêmement jaloux et m'en a fait "baver". A faire des colères et des caprices pas possibles, à réclamer les bras ou à faire des bêtises dès que j'avais son frère aux bras ou au sein (surtout au début avec l'allaitement à la demande). J'ai failli péter les plombs mais comme je voulais le rassurer sur notre amour et le manque de bien-fondé de sa jalousie, j'ai essayé de me contenir. Je me souviens notamment de fois où il a pleuré et hurlé pendant tout un trajet de 15 minutes à pied pour que je le prenne dans les bras alors j'avais son frère dans l'écharpe, d'autres où il voulait aller sur les genoux quand son frère tétait. Pour la première hypothèse, je lui ai répété d'une voix ferme et calme pendant tout le trajet qu'on était sur le chemin de la maison et qu'une fois là-bas, je poserai Bastien dans le transat et le prendrai dans mes bras puisqu'il avait lui aussi besoin de câlin. J'ai ignoré le regard des passants qui le regardaient hurler. Peut-être que certains ont pensé que j'avais tort, qu'il m'a menée par le bout du nez. Je ne sais pas si j'ai eu raison ou tort. J'ai surtout vu sa souffrance, son besoin de câlin car avant la naissance de Bastien, je n'ai jamais rechigné à le porter. Dans le 2e cas, je l'ai pris sur un genou, et pris Bastien pour une tétée dans la position du ballon de rugby de l'autre côté. Pas très confortable et j'ai trouvé le temps long mais bon, il s'est calmé. Là encore, je n'ai vu que sa jalousie et son besoin d'affection mais oui, j'ai cédé. Au fil du temps, çà s'est calmé, il ne fait plus de grosse crise de jalousie. Mais moi aussi j'ai changé, je le fais un peu plus patienter car mon mari trouvait que je cédais trop à Xavier au détriment de Bastien, donc j'ai essayé de rééquilibrer un peu les choses, même si ce n'est pas parfait.
J'avais plein de choses à écrire mais j'ai déjà écrit un long pavé :oops: désolée, donc on vera peut-être une autre fois, en fonction de mon temps et des éventuelles réponses. [/b]