Posté le : 20-10-2010 à 22:08
[quote="supercece"][quote:8861b9084e="fany77"]Sa puce etait toute grignette et prenait difficilement de poids avant la mixité du lait, elle a ensuite tres vite repris le poids qui lui manquait.[/quote:8861b9084e]
Là je me dois de réagir !
D'abord je vais te donner un exemple concret de ma grande... A 3 semaines je l'ai passé au bib (pourtant elle prenait très bien du poids elle a pris 1kg en 3 semaines)... Puis une fois passé au biberon elle ne prenait qu'entre 400 et 500g par mois ... Elle pesait 3.610kg à la naissance à 1 mois 4.4kg, à 3 mois 5.3kg ; à 9mois 7.9kg ; à 1 an 9.3kg ; à 2 ans 11.3kg... Autant dire qu'elle n'est pas épaisse (et grande en plus 91cm à 2 ans IMC à 13.9 donc pas génial)... Et pourtant elle est plus allaitée depuis un bail !
Deuxièmement la prise de poids est différente entre un bébé allaité et un bébé au bib (fait à base de lait de vache) ... Et celà vient de sa composition puisque d'un point de vue strictement calorique ils sont identiques (67Kcal/100ml)...
Voilà ce qu'en disent deux médecins :
Quelles différences entre le lait de vache et le lait maternel ?
Apport énergétique
Il n'y a pas de différence sensible sur le plan calorique : 1 litre de lait apportant en moyenne 670 kcal (2 720 kJ).
Les protides
Le lait de vache contient trois fois plus de protides que le lait maternel. C'est dire que le nourrisson nourri avec du lait de vache non modifié devra éliminer les deux tiers des protéines qu'il reçoit. Le foie fabrique de l'urée, des sulfates et des phosphates que le rein devra éliminer, d'où un surcroît de travail pour ces organes. Cet excès de protéines provoque dans le colon le développement d'une flore microbienne, dite de putréfaction avec selles alcalines, excellent milieu de culture pour les germes pathogènes. En outre, les protéines du lait de vache sont des molécules étrangères pour l'organisme humain. La conséquence immunologique est la fréquence de l'intolérance aux protéines du lait de vache touchant 1 % des nourrissons dans sa forme sévère (diarrhée majeure, choc allergique...) et 5 à 7 % dans sa forme bénigne (troubles digestifs, hypotrophie, éruption...). Il paraît difficile de savoir combien de manifestations allergiques (infections ORL à répétition, asthme, eczéma...) sont déclenchées par l'intrusion de ces protéines étrangères dès le jeune âge mais il est certain que le lait de vache joue un rôle important. Le lait de mère est adapté à la physiologie du bébé et contient des protéines telles que la méthionine, la taurine ou la tyrosine, qui répondent à l’immaturité enzymatique de l’enfant.
Les glucides
Le principal sucre du lait maternel est le lactose qui, grâce à la lactase, enzyme présente dans les cellules intestinales, est dédoublé en glucose et galactose. Le galactose entre dans la composition des cérébrosides nécessaires à la synthèse de la myéline. Le lait de vache contient moins de lactose que le lait maternel.
Le lait de femme comprend en outre de nombreux oligosaccharides dont seuls certains sont connus pour l'instant. Leur rôle est encore incompris mais il est probable qu'ils favorisent le développement intestinal d'une flore microbienne (lactobacillus bifidus) qui protège la muqueuse intestinale contre les agressions bactériennes.
Avant les réglementations récentes, la plupart des laits industriels pour nourrissons (préparés à partir du lait de vache) contenaient de trop grandes quantités de saccharose (sucre domestique) qui habituaient le nourrisson au goût sucré. C'était alors le risque ultérieur de caries dentaires et d'obésité avec ses complications cardio-vasculaires.
Les lipides
Si la richesse en graisses des deux laits est sensiblement identique, il n'en est pas de même pour la proportion en acides gras insaturés. Un litre de lait de femme apporte deux à neuf fois plus d'acides gras insaturés (acides linoléique et arachidonique) qu'un litre de lait (de vache) industriel demi-écrémé. Ces acides gras insaturés sont essentiels pour les synthèses cérébrales et l'organisme humain ne sait pas les fabriquer.
Cela ne signifie nullement que le quotient intellectuel soit directement en rapport avec le mode d'alimentation au cours des premières semaines de vie mais on peut penser que certains enfants plus vulnérables que d'autres ne bénéficient pas des meilleures chances de développement lorsqu'ils sont nourris au lait de vache.
Il est certain qu'il existe d'importantes marges de sécurité. La diversification précoce du régime, les stocks de graisses existant à la naissance chez le nouveau-né (à condition que la femme enceinte se soit bien alimentée) donnent au nourrisson une quantité souvent suffisante d'acides gras insaturés pour un an. Ces stocks expliquent que toutes les erreurs commises dans l'alimentation du nourrisson n'aient pas eu de conséquences dramatiques sauf chez les nouveau-nés à risque (les prématurés et les dysmatures).
Les sels minéraux
Le lait de vache contient trois fois plus de calcium que le lait de femme mais il est très mal métabolisé par le nourrisson pour des raisons biochimiques diverses.
Le lait de vache apporte trois fois plus de sodium que le lait de femme et l'on sait les risques d'hypertension artérielle que cela peut entraîner chez l'adulte. La fréquence et la gravité des déshydratations hypernatrémiques chez le nourrisson montrent la limite de sa tolérance à un apport excessif de sodium.
Le lait de vache apporte deux fois moins de fer que le lait maternel, ce dernier étant déjà à la limite inférieure des besoins.
Les teneurs en zinc des deux laits sont identiques mais ce métal est présent dans le lait humain sous une forme spécifique qui explique le rôle exclusif du lait de femme dans la prévention et le traitement de l'acrodermatitis enteropathica (maladie héréditaire consécutive à une carence en zinc et dont les manifestations sont essentiellement digestives et cutanées).
Chrome, manganèse, cuivre, sélénium et iode sont en quantités à peu près égales dans les deux laits.
Les vitamines
Par rapport au lait de vache, les teneurs en vitamines sont à des taux plus élevés dans le lait maternel, sauf pour l'acide folique (identique) et pour la vitamine K (plus faible dans le lait maternel). Le taux de vitamine C est juste suffisant si la mère ne fume pas.
Pour la vitamine D, la situation n'est pas claire mais il est préférable d'en ajouter quelle que soit l'alimentation de l'enfant. Le lait de femme est par ailleurs très riche en vitamine E, puissant agent antioxydant.
Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso